Un « forum sur le syndicalisme et le dialogue social » se tiendra dans la deuxième moitié du mois de mai pour permettre aux différents acteurs sociaux de mieux connaître leurs droits ainsi que les contextes de revendication de ces droits, a annoncé dimanche le ministre de la fonction publique à l’occasion de la journée internationale des travailleurs.
« Nous avons constaté qu’en matière de liberté syndicale, en matière d’exercice du droit de grève, il y a sans doute beaucoup de travailleurs qui agissent par méconnaissance. Et c’est pourquoi tout en étant sensible aux doléances en matière de renforcement des capacités, nous allons prendre cette initiative au cours de la deuxième moitié du mois de mai de nous retrouver autour d’un expert pour échanger sur ce que c’est que le syndicalisme, la liberté syndicale, l’exercice du droit de grève », a précisé Gilbert Bawara.
Cette rencontre de haut niveau qui se tiendra à l’intérieur du pays, verra la participation des représentants des centrales syndicales, des organisations professionnelles des employeurs ainsi que des représentants du Bureau de l’Organisation Internationale du Travail (BIT) en Afrique et à Genève.
Le secteur de l’éducation est secoué ces derniers mois par des grèves, jugées « illégales » par le gouvernement. 112 enseignants ont été révoqués de la fonction publique et d’autres relevés de l’enseignement.
Au cours de la célébration de la journée internationale du 1er mai, les travailleurs togolais ont soumis leur traditionnel cahier de doléances aux autorités, lors d’une rencontre spéciale du Conseil National du Dialogue Social (CNDS) tenue à Lomé.
Membres du gouvernement et représentants des centrales syndicales se sont retrouvés pour échanger durant quelques heures sur les acquis, ainsi que les améliorations et réalisations à accomplir les mois à venir.
Cinq points dans le cahier de doléances
Les centrales syndicales ont formulé cinq revendications: (i) aller vers une issue positive dans la crise dans le secteur de l’éducation, (ii) la question de l’indemnité de départ à la retraite des fonctionnaires, (iii) l’extension de la couverture santé, (iv) l’application du fonctionnement en marge de la législation du travail et comme dernier point, les centrales syndicales ont acté les mesures prises par le gouvernement en ce qui concerne la cherté de la vie.
« Nous avons insisté pour que le gouvernement ne prenne pas seulement ce cahier de doléances comme un cahier de doléances de plus, mais que ce cahier ait un retour très rapide pour que nous puissions agir dans la mesure du possible sur l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, de leurs familles et donc agir sur l’économie du Togo qui est confrontée à de nombreux défis », a indiqué Vissikou Senouvo (Porte-parole des centrales syndicales du Togo).
Les représentants du secteur privé ont dénoncé de leurs côtés, quelques maux qui minent et ralentissent le bon fonctionnement de leurs activités.
Il s’agit notamment du foncier qui sape les projets agricoles, la pression fiscale et la concurrence déloyale.
Ils demandent pour leur part au gouvernement d’obtenir des dispositions additionnelles en faveur des PME/PMI, de poursuivre l’appui aux entreprises pour la relance des activités post covid-19, l’amélioration du code général des impôts et du code de recours devant les tribunaux administratifs.
Du côté du gouvernement, les ministres présents ont tour à tour rappelé les différentes mesures et actes posés par le gouvernement pour améliorer sensiblement les conditions de travail et de vie des travailleurs togolais.
« Nous sommes sensibles à la mobilisation et à l’ardeur de tous les travailleurs togolais, parce que malgré les conditions et les circonstances très difficiles liées à la crise sanitaire, au contexte sécuritaire et à la conjoncture économique mondiale, notre pays a continué à enregistrer des progrès très importants et nous le devons à l’engagement et à l’ardeur au travail de nos concitoyens », a souligné Gilbert Bawara.
Selon lui, des efforts considérables ont été faits dans tous les secteurs d’activités. Dans l’agriculture par exemple, le prix des engrais a été subventionné pour assurer la sécurité alimentaire et améliorer les revenus des paysans.
« Nous prenons acte du cahier des doléances et bonne note des préoccupations exprimées par les organisations professionnelles d’employeurs. Je voudrais indiquer que le gouvernement a toujours privilégié le dialogue et la concertation. Nous avons toujours été disponibles et à l’écoute. Nous continuons à exhorter vivement les organisations syndicales des travailleurs à être attentifs des lois et des règlements qui existent dans notre pays. Ce n’est pas fait pour leur rendre la vie beaucoup plus difficile, c’est fait pour s’assurer que le dialogue puisse avoir lieu de manière beaucoup plus structurée et beaucoup plus productive », a précisé M. Bawara. FIN
Chrystelle MENSAH