En Afrique, 90% des malades souffrent des AVC dans les services neurologiques, selon des statistiques. Au Togo, 4.000 cas sont recensés chaque année.
Face à cette augmentation inquiétante, les médecins neurologues du Togo et leurs collègues des pays francophones d’Afrique ont annoncé jeudi en conférence de presse à Lomé, une campagne d’information et de sensibilisation des populations sur toute l’étendue du territoire national.
L’objectif principal, c’est d’informer la population sur les conséquences néfastes des AVC pour qu’elle change de comportements et vivre en bonne santé le plus longtemps possible.
Selon le Prof. Kodzo Vinyo Kumako (maitre de conférences agrégé de neurologie/Chef de service de neurologie du CHU Kara), un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est une interruption de la vascularisation d’une partie du cerveau consécutive à une rupture ou à une occlusion d’une artère qui amène le sang vers le cerveau.
« Il n’y a pas de signes annonciateurs des AVC. Il s’agit d’une maladie qui surgit et attaque les nerfs cérébraux. Plusieurs facteurs de risques expliquent et déterminent les types d’AVC. Ainsi, on a les AVC en lien avec les antécédents familiaux qui augmentent le risque chez les personnes en rapport avec les comportements alimentaires des familles », a-t-il expliqué.
Le plus puissant des facteurs de risque, c’est l’hypertension artérielle, a-t-il poursuivi.
« Et lorsque vous êtes hypertendu ou que vous avez l’hypertension artérielle, on est à risque de faire un AVC c’est-à-dire que le risque est multiplié par 4 pour l’accident vasculaire ischémique et le risque est multiplié par 10 pour l’accident vasculaire hémorragique », a-t-il précisé.
« Le diabète prédispose à faire les accidents vasculaires cérébraux ischémique comme hémorragique. Après le diabète, il y a le tabagisme (fragilise les vaisseaux, peut les boucher comme ça peut les faire éclater), il y a aussi la dyslipidémie (le trop d’une quantité importante de graisses dans notre sang), nous avons également l’obésité (trop de graisses dans notre corps), la sédentarité, la mauvaise alimentation (pas suffisamment de légumes, de fruits, on mange trop sucré, trop salé ou trop gras), le stress (lorsqu’il est permanent) « , a indiqué le Prof. Kumako.
Les AVC constituent la deuxième cause de mortalité dans le monde et la première cause chez la femme. En moyenne 2 personnes sont touchées par un AVC toutes les heures et plus d’un tiers garde des séquelles invalidantes. Pourtant, la survenue d’un AVC est favorisée par des facteurs de risque clairement établis.
« Les AVC peuvent être guéris. Il suffit de se faire consulter par un médecin spécialiste, contrôler constamment son taux de glycémie, la tension. Agir sur les facteurs modifiables notamment l’hypertension artérielle en adoptant un mode de vie adéquat. Il s’agit de bien manger, éviter le tabagisme, consommer moins d’alcool, faire les activités sportives chaque jour et manger des légumes », a-t-il précisé.
Le Prof. Kumako n’a pas manqué de faire un clin d’œil aux patients déjà hypertendu pour qu’ils prennent leurs médicaments chaque jour au réveil avant le déjeuner.
Rappelons que le Togo compte à ce jour, une vingtaine de spécialistes et forme une demi-douzaine de spécialistes chaque année. FIN
Bernadette AYIBE