« Légalement le Syndicat des Enseignants du Togo (SET) existe et je porte à la connaissance de tout le monde que cette légalité est déjà établie et prouvée », a clamé haut et fort Mawouégna Kokou, secrétaire général dudit syndicat.
« On a déjà respecté toutes les étapes de notre syndicat et nous ne saurons souffrir d’aucune illégalité. Nous étions nés sous l’ancien code. La loi qui est sortie le 18 juin ne peut pas rétroagir sur l’acte que nous avons posé avant cette date. La loi dispose pour l’avenir. Donc, on ne peut pas nous forcer à revenir sur un autre code quand bien même nous sommes déjà enregistrés au niveau de la mairie du Golfe 2 », a-t-il appuyé.
Le gouvernement ne reconnaît pas ce syndicat, jugeant « illégales » les grèves déclenchées par ses responsables.
Pour les autorités togolaises, « aucun syndicat professionnel légalement constitué n’est enregistré auprès des services compétents de l’État sous la dénomination du SET, conformément aux lois et règlements en vigueur au Togo ».
Dans la foulée, trois responsables de ce syndicats ont été arrêtés et écroués à la prison.
« Nous ne demandons que leur libération pure et simple sans condition parce, qu’ils ne méritent pas d’être derrière les barreaux. Ce n’est pas leur place et ils n’ont rien fait pour mériter ce sort », a martelé Mawouégna Kokou.
« Nous nous sommes dans une logique de défendre l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Si le gouvernement trouve que c’est par cette voie qu’il va nous museler, ce n’est pas la meilleure voie, puisque les textes prévoient l’ouverture d’un dialogue », a-t-il ajouté.
Rappelons que 146 enseignants avaient été déjà « exclus » de la fonction publique enseignante pour « agissements et comportements répétitifs incompatibles avec les aptitudes et exigences attachées au métier d’enseignant » et « mis à la disposition du ministère chargé de la fonction publique ».
Les enseignants grévistes exigent notamment une prime mensuelle de logement (50.000 F.CFA au moins) pour tout enseignant sans distinction en référence à la réforme de l’enseignement de 1975 et une prime annuelle d’éloignement (minimum 300 F.CFA/kilomètre).
Ils réclament également une allocation de mutation (100.000 F minimum pour les interrégionales et 60.000 F pour les intra-régionales).
Des appels à la grève du SET interviennent au lendemain d’un « mémorandum d’entente » signé par le gouvernement et des acteurs du secteur de l’éducation, document en six points dont la « gratification exceptionnelle » d’un montant de 5 milliards de F.CFA à allouer aux enseignants sur une période de 5 ans.
Le document prévoit également une trêve sociale correspondant aux années de mise en œuvre de la gratification et un fonds national de soutien à l’éducation. FIN
Junior AUREL