Le Palais de Lomé, premier centre d’arts et de culture du Togo, abrite depuis le 13 février, trois grandes nouvelles expositions : « exposition sans titre », « Racines de l’imaginaire » et « Lomé, portraits d’une ville ».
Les sept salles d’exposition de ce centre d’arts et de culture – inauguré en novembre 2019 – attirent un public varié de visiteurs dont des élèves et étudiants, ainsi que des touristes.
Dans la galerie abritant l’exposition sans titre, se dressent des œuvres (tableaux, sculptures, dessins, photographie et autres) de dix artistes plasticiens loméens dont Serge Anoumou, Richard Laté Lawson-Body, Pierre Segoh et Kodjovi Tessi.
« C’est une exposition +sans titre+ parce que les artistes plasticiens qui ont exposé dans cette galerie travaillent avec plusieurs médiums », a expliqué Arsène Younang, chargé de mission scénographie/architecture au Palais de Lomé.
Au total 12 objets d’arts ornent cette première galerie dont une impressionnante œuvre en Jeans de Ruben Assamagan et un lit en bois brossé et en métal de Kodjovi Tessi.
La deuxième exposition (uniquement photographique) dans une autre salle, est baptisée « Racines de l’imaginaire ».
« L’exposition a été faite en collaboration avec les étudiants de l’École Supérieur des Arts de la Mode (ESAMOD), anciennement appelé EAMOD (École des Arts de la Mode) », a souligné Arsène Younang.
+Racines de l’imaginaire+ explore les relations entre cheveux et identité. Cette série de photographies inédites a été réalisée par Malaika Ismaella et la photographe Delali Ayivi, co-fondatrices du projet « TogoYeye » (Togo Nouveau en éwé), dont l’objectif est de célébrer les créatifs togolais.
Le duo créatif a été chargé par le Palais de Lomé d’explorer les techniques de coiffure populaires à Lomé à la fin du 20ème siècle, puis tombées en désuétude.
Le travail a été fait en collaboration avec le célèbre coiffeur togolais Bataka Bamana, également connu sous le nom de Patron Aimé. Le duo s’est inspiré des souvenirs de jeunesse et des albums photos de ce dernier pour réaliser un panorama des coiffures de l’époque.
Lomé à travers ses différents âges
« Lomé, portraits d’une ville » est la troisième exposition : la ville à travers ses différents âges : le passé, le présent et une réflexion sur son futur.
« C’est une exposition qui se veut thématique parce qu’elle explore les différents thèmes ayant engendré la ville de Lomé : la plage, le commerce, les nana benz (les différentes nana benz) la religion, la musique, les sports, l’architecture etc…). Ce sont des objets empruntés auprès des familles. Elles ont voulu mettre leurs archives à la disposition du Palais de Lomé. Ce sont les loméens eux-mêmes qui racontent leurs histoires à travers cette exposition », précise Arsène Younang.
Par ailleurs deux anciennes expositions sont toujours à visiter dans ce centre d’arts : « Rénovations » – qui retrace les travaux de rénovation du Palais (quelques photos d’archives, l’état du Palais avant les travaux en 2014…, une façon de rendre hommage aux dix entreprises togolaises qui ont œuvré à la rénovation des lieux – et « Infinity : Hommage à Kossi Aguessy ».
Cette exposition est consacrée à l’œuvre emblématique et à la personnalité hors normes du designer togolais Kossi Aguessy, décédé le 27 avril 2017 à Toulouse (France) à l’âge de 40 ans.
« Le Palais de Lomé est un centre d’arts et de culture à la différence d’un musée avec des collections permanentes. La première exposition (Le Togo des rois) a été faite en novembre 2019 »,
« Le Togo des rois » est une exposition présentant des objets et artefacts traditionnels prêtés par des descendants de différents royaumes, ou encore « Three Borders », une présentation d’artistes contemporains du Togo, du Ghana, du Bénin et du Nigeria. Ensuite, plusieurs expositions ont suivi.
Réinventer le patrimoine historique et naturel pour valoriser les talents créatifs africains, est au fondement du projet du Palais de Lomé.
Situé en front de mer, ce Palais est un lieu rempli d’histoires. Le bâtiment a servi d’abord de résidence aux gouverneurs allemands, puis français, avant de devenir le premier Palais de la Présidence togolaise puis le Palais des hôtes de marque dans les années (1976 à 1991), puis le siège de la Primature (en septembre 1991), avant d’être totalement abandonné pendant 20 ans.
Le projet de réhabiliter les lieux, « est né de la volonté du Chef de l’Etat d’ouvrir le Palais à l’ensemble du public togolais, pour lui donner l’occasion de se réapproprier le patrimoine national et de s’en inspirer », souligne Arsène Younang.
Ce palais, d’une impressionnante architecture coloniale originale, est majestueusement implanté dans un parc de 11 hectares, offrant une grande variété d’arbres tropicaux et une quarantaine d’espèces d’oiseaux. FIN
Junior AUREL