Le Syndicat des Enseignants du Togo (SET), a appelé à une nouvelle grève de 72 heures à compter de mardi, malgré les sanctions brandies par le gouvernement.
« Se rapportant à notre préavis de grève du 09 mars 2022 et précisément en son paragraphe 2, nous vous faisions savoir qu’hormis les dates indiquées sur ledit préavis, notre mouvement est reconductible si nous n’avons pas satisfaction à nos revendications. Fort de cela et constatant votre silence suite à notre mouvement d’humeur du jeudi 24 et vendredi 25 mars 2022 et sur proposition de la base travers les délégués préfectoraux, nous portons à votre connaissance, la reconduction de notre mouvement ces 29, 30 et 31 mars 2022 », souligne un mot d’ordre de grève déposé ce lundi.
« Le débrayage débutera le mardi 29 mars 2022 à 06 heures 45 minutes sur l’ensemble du territoire togolais et s’arrêtera le 31 mars 2022 à 17 heures 00 minutes. Toutefois la grève sera reconduite pour 72 heures la semaine suivante dépendant de la suite que vous donnerez à nos revendications », précise le SET dans sa lettre, diffusée sur les réseaux sociaux.
Les enseignants réunis au sein du SET exigent notamment une prime mensuelle de logement (50.000 F.CFA au moins) pour tout enseignant sans distinction en référence à la réforme de l’enseignement de 1975 et une prime annuelle d’éloignement (minimum 300 F.CFA/kilomètre).
Ces enseignants grévistes réclament également une allocation de mutation (100.000 F minimum pour les interrégionales et 60.000 F pour les intra-régionales).
Le gouvernement, a plusieurs fois précisé « qu’aucun syndicat professionnel légalement constitué n’est enregistré auprès des services compétents de l’État sous la dénomination » du SET, conformément aux lois et règlements en vigueur au Togo ».
Le 22 mars, le gouvernement avait mis en garde une fois encore les enseignants « grévistes » et brandi des sanctions. Les responsables du SET ont toujours estimé de leur côté, qu’ils sont bien en règle vis-à-vis des textes.
De « sévères et lourdes sanctions » seront prononcées contre les enseignants « instigateurs et auteurs des agitations », ont affirmé dimanche à l’Agence Savoir News, les services des ministères chargés des enseignements primaire et secondaire et de la fonction publique.
« Au regard des actes et agissements qui se sont produits de manière répétée depuis 2020, tous les enseignants se réclamant dirigeants, à quelque niveau que ce soit, d’une organisation clandestine et illégale prétendument syndicaliste ont été dûment répertoriés. Ils sont les instigateurs et les auteurs de fréquents préavis de grève illégaux et parfois de débrayages irréguliers. Leurs actes et agissements sont foncièrement incompatibles avec les exigences du métier d’enseignant. En conséquence, ces enseignants seront purement et simplement relevés de leur charge dans les prochains jours et remis à la disposition de la fonction publique. Il en découlera un abaissement en grades et en traitements salariaux, en application de la grille régissant l’administration générale. En outre, des sanctions disciplinaires conséquentes, correspondant à la gravité des fautes commises leur seront rigoureusement appliquées », avaient précisé nos sources.
« D’ores et déjà, les services des deux ministères se préparent à ajuster à la hausse, le nombre de postes à pourvoir lors du prochain concours de recrutement prendra en compte le d’enseignants fonctionnaires, prévu dans les prochaines semaines », ont-elles ajouté.
Rappelons que des appels à la grève du SET interviennent au lendemain d’un « mémorandum d’entente » signé par le gouvernement et des acteurs du secteur de l’éducation, document en six points dont la « gratification exceptionnelle » d’un montant de 5 milliards de F.CFA à allouer aux enseignants sur une période de 5 ans.
Le document prévoit également une trêve sociale correspondant aux années de mise en œuvre de la gratification et un fonds national de soutien à l’éducation. FIN
Junior AUREL