NEW YORK, USA, Le 23 Mars 2022 -/African Media Agency(AMA)/-Plus d’un an après les attaques meurtrières de Palma, des milliers de personnes continuent de fuir la violence dans le nord du Mozambique, a indiqué mardi l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui est alarmée par la « violence persistante » dans cette province de Cabo Delgado. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), l’insécurité a forcé des milliers de personnes à fuir depuis le début de cette année.
« Une série d’attaques menées par des groupes armés non étatiques entre janvier et la mi-mars a déplacé quelque 24.000 personnes dans le district de Nangade », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR.
Des centaines de familles seraient toujours en déplacement. Ces déplacés internes ont besoin d’une aide humanitaire et de services de protection urgents. Dans une région proche de la frontière de la Tanzanie, quelque 5.000 personnes ont également cherché à se réfugier dans le district voisin de Mueda.
Des déplacés témoins de meurtres, décapitation ou d’enlèvements
« Les personnes fuyant les violences ont subi et été témoins d’atrocités, notamment de meurtres, de décapitation et de démembrement de corps, de violences sexuelles, d’enlèvements, de recrutement forcé par des groupes armés et de torture », a détaillé le porte-parole du HCR. En raison de la menace d’une reprise des violences, le nombre de personnes arrivant à Mueda ne cesse d’augmenter.
Le district de Mueda accueille près de 135.000 déplacés internes. Au total, plus de 735.000 personnes ont fui leur foyer depuis le début du conflit à Cabo Delgado en octobre 2017.
Face à cet afflux, la plupart des sites sont surpeuplés et ne tarderont pas à arriver à saturation. Mueda fait partie des districts qui accueillent le plus grand nombre de communautés déplacées dans le Cabo Delgado.
Un an après le déclenchement, le 24 mars 2021, par des groupes armés non étatiques d’attaques majeures dans le district de Palma, faisant des dizaines de morts et des milliers de déplacés à travers le Cabo Delgado, la sécurité reste fragile dans certaines parties du nord du Mozambique, malgré des améliorations dans d’autres zones suite à l’intervention du gouvernement et des forces internationales alliées depuis juillet 2021.
Le HCR juge « prématuré » d’encourager les retours de déplacés à Cabo Delgado
Depuis lors, certaines personnes ont choisi de retourner dans leurs régions d’origine. Toutefois, le HCR considère qu’il est prématuré d’encourager les retours à Cabo Delgado, en raison de l’insécurité persistante dans certaines parties de la province. Le HCR souligne l’importance de veiller à ce que les retours soient sûrs, librement consentis, et que les services de base soient rétablis dans les régions d’origine.
Sur le terrain, le HCR et ses partenaires travaillent en étroite collaboration avec les autorités locales pour s’assurer que les besoins des communautés récemment et précédemment déplacées à Mueda sont pris en compte.
L’agence onusienne fournit des matériaux d’abri et des articles ménagers aux familles vulnérables. Elle met également en place des installations d’accueil et des équipements collectifs pour les personnes déplacées à Lyanda et à Nandimba.
Des besoins importants subsistent cependant, notamment en matière de santé mentale et de soutien psychosocial aux enfants non accompagnés et séparés, aux personnes handicapées, aux femmes enceintes et aux personnes âgées.
A noter qu’en mars 2022, les opérations du HCR au Mozambique n’étaient financées qu’à hauteur de 11%, sur un total de 36,7 millions de dollars américains nécessaires pour fournir une aide vitale.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.
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