Le gouvernement togolais et les différents acteurs du secteur de l’éducation ont signé jeudi dernier à Lomé, un « mémorandum d’entente », document en six points dont la « gratification exceptionnelle » d’un montant de 5 milliards de F.CFA à allouer aux enseignants sur une période de 5 ans.
Le document prévoit également une trêve sociale correspondant aux années de mise en œuvre de la gratification et un fonds national de soutien à l’éducation.
Lundi soir à la télévision nationale, Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique, du travail et du dialogue social) est largement revenu sur les péripéties ayant conduit à la rédaction et à la signature du document.
Le mémorandum d’entente a été rédigé, au lendemain de la remise du rapport le 30 décembre au gouvernement par le comité de suivi et d’évaluation du protocole d’accord du 19 avril 2018, relatif au secteur de l’éducation.
Le comité de suivi, comprenant toutes les parties prenantes au protocole d’accord, avait été mis en place en novembre 2021, « pour procéder à une évaluation complète, approfondie et détaillée des points du protocole d’accord, voir ce qui a été fait, ce qui est en cours de réalisation et les défis qui restent éventuellement à relever », a expliqué le ministre.
Travail de grande qualité
Ainsi, le gouvernement, en réceptionnant le rapport, a poursuivi M.Bawara, avait publiquement indiqué qu’il allait « prendre le temps pour lire attentivement, les conclusions et recommandations de ce travail de grande qualité » effectué sous l’autorité de Père Pierre Marie Charnel Affognon, avec la contribution des fédérations des syndicats des enseignants, des centrales syndicales, de la coalition nationale togolaise pour l’éducation pour tous, de l’Union nationale togolaise des associations des parents d’élèves et étudiants, afin de voir quelle réponse qu’il faut apporter aux conclusions et recommandations.
« Le gouvernement avait aussi pris l’engagement d’examiner la fameuse question de la gratification exceptionnelle et d’apporter des réponses globales dans le souci de continuer à régler de manière progressive, durable et pérenne, tous les défis et préoccupations du secteur de l’éducation », a souligné le ministre.
« Voilà ce qui explique la nécessité, à travers le mémorandum, de consacrer un résumé des conclusions et des propositions, et surtout de nous accorder sur un canevas des actions et des mesures qui vont continuer à être mises en œuvre. Vous verrez que le document est articulé sur des points essentiels », a-t-il précisé.
Climat de convivialité et de compréhension mutuelle
M.Bawara s’est réjoui du « climat de convivialité et de compréhension mutuelle, d’écoute, ayant prévalu tout au long des discussions » : « le gouvernement se réjouit que les acteurs du secteur de l’éducation eux-mêmes ont fait preuve d’honneteté, de sincérité, en reconnaissant que beaucoup de mesures, beaucoup d’actions ont été mises en œuvre et engagées par le gouvernement depuis notamment 2018, en application du protocole d’accord et que des progrès et avancées significatifs ont été enregistrés ».
« Les parties prenantes ont été aussi objectives et honnêtes en reconnaissant que malgré ces progrès et ces avancées, nous avons encore un certain nombre de préoccupations et de défis qui revêtent également un caractère prioritaire », a-t-il indiqué.
Mise en garde contre les enseignants du SET
Le Syndicat des Enseignants du Togo (SET), menace de paralyser le secteur de l’éducation les prochains jours. Les enseignants réunis au sein de ce syndicat, ont déposé un préavis de grève de 48 heures (24 et 25 mars).
Ce syndicat réclame notamment une prime mensuelle de logement minimum de 50.000 F.CFA pour chaque enseignant et une prime annuelle d’éloignement d’au moins 300 F.CFA/kilomètre. La SET exige également le recrutement des enseignants volontaires ayant bouclé au moins trois années de fonction.
Pour le ministre Bawara, ce préavis de grève est « nul et de nul effet », le SET « n’ayant pas d’existence légale établie ».
« Ce sont des groupuscules de personnes qui n’ont aucune existence légale. Ceux qui s’agitent actuellement n’ont aucune existence légale et ne peuvent pas être des interlocuteurs du gouvernement », a-t-il martelé.
« Les initiateurs de ce préavis peuvent encourir un certain nombre de mesures qui sont spécifiées et clarifiées dans le décret (pris récemment). Et les fonctionnaires enseignants qui suivraient ce mot d’ordre de grève, encourent également un certain nombre de mesures », a averti M.Bawara.
Ce dernier a profité de l’occasion pour étaler les efforts déployés ces dernières années par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie des enseignants fonctionnaires. Il a surtout mis l’accent sur les « privilèges » accordés aux enseignants du public.
« Nous sommes soucieux et très attentifs à la condition de l’enseignant », a précisé le ministre. FIN
Junior AUREL