La malnutrition constitue un problème de santé publique en Guinée avec un tiers des enfants de moins de cinq ans qui en souffrent de façon chronique.
Elle est un problème de développement à part entière qui affaiblit le capital humain, ralentit le progrès économique et freine le développement du pays. Dans toutes ses formes, à savoir la dénutrition, les carences en vitamines ou en minéraux, le surpoids, l’obésité ou les maladies non-transmissibles liées à l’alimentation, la malnutrition a des conséquences sur l’éducation, l’emploi, l’autonomisation des femmes et la réduction de la pauvreté.
Pour toucher du doigt les réalités et de ces interventions à haut impact sur la communauté, une équipe de l’UNICEF s’est rendue sur le terrain. La mission a visité les services de santé et de nutrition de la commune de convergence de Bignamou (Yomou).
Géneviève Damey, est superviseure encadreuse dans la zone Yomou. À cheval entre la démonstration culinaire et la présentation des boîtes à images sur l’utilisation des produits locaux dans l’alimentation des enfants, elle nous en dira plus sur la recette proposée aux femmes de Bignamou « tous les produits que nous proposons aux femmes sont faciles à trouver sur place sauf le lait en poudre. Il s’agit principalement des tomates, bananes, oignons, huile, sucre, sel, etc. Ce sont des produits très nourrissants et bons pour la santé et le développement de l’enfant ».
C’est lors d’une séance de démonstration culinaire de l’ONG Zaly AC avec les groupements féminins sur l’utilisation des produits locaux dans l’alimentation des enfants dans le village de Banjou, que la belle-mère de Kötö Kpoghomou a rencontré les agents pour leur exposer la situation de ses petits-enfants « ils se sont déplacés pour venir s’enquérir de l’état des enfants, ensuite, ils nous ont référé au centre de santé. Après les premiers soins, ils nous ont montré comment préparer les recettes avec nos produits locaux pour nourrir les enfants.
Quand nous sommes retournés au village, on a appliqué les recettes à la lettre. Et quelques semaines plus tard, le miracle s’est produit. Mes enfants sont maintenant en bonne santé et bien nourris. Je remercie beaucoup l’UNICEF à travers les groupements féminins qui ne cessent de nous sensibiliser » témoigne Kötö.
S’agissant de la fréquentation du centre de santé, Zaoro Maomy, chef du centre, soulagé, raconte « quand les parents viennent faire vacciner leurs enfants, nous en profitons pour les conduire chez le point focal chargé de la nutrition pour des conseils sur des recettes à base des produits locaux. C’est ainsi que d’autres femmes par curiosité amènent leurs enfants au centre de santé. Nous avons pu ainsi récupérer beaucoup d’enfants dans le cadre de la vaccination et de la nutrition. Les jours du marché hebdomadaire par exemple, nous sommes envahis tellement les femmes sont de plus en plus intéressées ».
Formé en démonstration culinaire et outillé en sensibilisation sur l’utilisation des produits locaux dans l’alimentation des enfants par l’UNICEF, François Kpoghomou, superviseur encadreur de l’ONG Zaly AC, est déployé à Yomou pour sensibiliser la communauté. Durant ces séances, il met l’accent sur la variété des produits locaux « il n’y a pas de produits standard pour les recettes, nous le faisons en fonction des localités. C’est pourquoi nous avons beaucoup de recettes. Nous avons reçu beaucoup de cas de malnutris qui ont été sauvés grâce à ce projet. L’initiative a été hautement appréciée par la communauté ».
L’UNICEF a formé au total 77 membres de groupements féminins, 4 encadreurs superviseurs, 2 coordonnateurs préfectoraux et 10 agents communautaires à N’Zérékoré et Yomou, sur les thèmes portant sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, les actions essentielles en nutrition, le dépistage actif de la malnutrition aigüe et l’utilisation de la boîte à image.
Savoir News Avec Médium