Les membres de la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication (HAAC) ont échangé mercredi à Lomé avec les nouveaux membres du Conseil de l’Ordre National des Médecins du Togo (ONMT, élus en juin 2021) pour une meilleure collaboration, en vue de mettre fin aux publicités des tradithérapeutes sur les médias.
La rencontre a permis aux membres des deux institutions de discuter des domaines prioritaires de collaboration avec en tête de liste l’assainissement du domaine de la médecine traditionnelle et la réglementation de la publicité dans le domaine de la santé.
Le Code de la santé et de l’éthique interdit la publicité dans le domaine de la santé. Mais force est de constater que du côté de la médecine traditionnelle, cette loi n’est pas toujours respectée. Des tradithérapeutes non reconnus exercent illégalement tout en se permettant des publicités sur les médias.
« Nous allons d’une certaine façon aller en guerre contre toutes ces personnes. D’abord, réglementer le secteur de la médecine traditionnelle qui est notre rôle avec le ministère de tutelle et ensuite revoir leur passage sur les médias par la mise en place d’une commission ou d’un groupe de travail conjoint entre le ministère de la santé, la HAAC et l’ONMT », a souligné Dr Joël Ekoue Ametitovi (vice-président de l’ONMT).
La régulation de la publicité faisant partie intégrante de la mission de la HAAC, il est donc demandé à l’institution de reprendre sa mission et d’assainir la communication publicitaire des praticiens de la médecine traditionnelle.
« Vous savez tout ce qui sort des médias (radio, télévision, presse écrite etc…), les gens croient facilement. Raison pour laquelle en matière de santé, les dispositions sont prises pour protéger la population, en interdisant les publicités sur les médicaments, aussi bien de la pharmacie moderne que de la médecine traditionnelle », a expliqué Komla Mensah Agbéka (président du Comité technique Publicité, Affiche, Agence de communication et de production audiovisuelle à la HAAC).
« Depuis 2006, des arrêtés sont pris par le gouvernement pour appuyer ces dispositions. Cependant, il y a des médias et autres personnes qui essayent de contourner ces dispositions, surtout dans le cas des tradithérapeutes. Ce qui a justifié la mise en place d’un comité au niveau de la HAAC, qui vérifie les papiers et les attestations de ces tradithérapeutes, garantissant qu’ils sont reconnus par le ministère », a-t-il précisé.
Rappelons que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît que la médecine traditionnelle, complémentaire et alternative recèle de nombreux bienfaits.
L’Afrique a d’ailleurs une longue histoire de médecine traditionnelle et des tradipraticiens de santé qui jouent un rôle important dans les soins aux populations.
Les gouvernements africains, par l’intermédiaire de leurs ministres de la santé, ont adopté au cours de la 50ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique tenue en 2000, une résolution sur la médecine traditionnelle dans laquelle les états membres étaient invités à générer des données factuelles sur la sécurité, l’efficacité et la qualité de la médecine traditionnelle. FIN
Chrystelle MENSAH