Au moins dix civils ont été tués dans la nuit de lundi à mardi au Niger dans une série d’attaques attribuée au groupe jihadiste nigérian Boko Haram dans la commune de Gueskérou (sud-est) proche du Nigeria, ont indiqué mercredi à l’AFP des sources locales.
Selon un élu de la commune, située à une trentaine de kilomètres de Diffa, la grande ville du Sud-Est nigérien, des assaillants « du groupe Boko Haram, venus à pied », ont attaqué plusieurs villages.
« Six personnes ont été tuées dans le village de Fiego, deux tuées à Ngarwa-Lawandi et deux tuées à Ngarwa-Koura. Toutes les victimes sont des hommes et tous ont été tuées par armes à feu », a affirmé cet élu.
Le bilan pourrait toutefois être plus lourd, le village de Lada, situé sur la commune de Diffa ayant également été attaqué, selon plusieurs sources. « Ils ont commencé à faire leur carnage à Lada, un village de la commune de Diffa à partir de 20h00 locales (19h00 GMT).
Après Lada, ils sont arrivés à Fiego à minuit, de Fiego ils ont continué à Ngarwa Lawandi à 1h00 locale et à 2h10 locales ils ont arrivés à Ngarwa Koura », a précisé l’élu.
« Vingt personnes ont été assassinées » dans ces attaques attribuées à Boko Haram dont « dix à Lada » a indiqué dans un tweet, Maman Kaka Touda, un responsable de l’ONG Alternative espace citoyen (AEC), une des plus importantes du Niger et bien implantée dans la région de Diffa.
« Ces attaques surviennent après un long moment d’accalmie, il y a un retour de l’insécurité dans la zone », a-t-il commenté auprès de l’AFP.
Mercredi après-midi, le gouvernement n’avait pas confirmé ces attaques. La zone de Gueskérou et toute la région de Diffa (sud-est du Niger) est exposée depuis 2015 aux raids meurtriers des jihadistes nigérians de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), sa branche dissidente.
Fin février, le président nigérien Mohamed Bazoum avait salué « l’amélioration de la situation sécuritaire » à Diffa et indiqué qu’il s’y rendrait prochainement.
Il avait également annoncé le recrutement de 500 soldats et la formation de 500 autres pour être déployés dans les villages de la région.
Dans sa partie ouest, proche du Mali et du Burkina Faso, le Niger doit également faire face aux attaques de groupes jihadistes sahéliens, dont l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
SOURCE : AFP