Les principaux acteurs du monde éducatif togolais ainsi que des représentants des différents partenaires techniques et financiers de l’éducation nationale ont entamé ce jeudi à Lomé, un atelier de deux jours, cadre de restitution des résultats au niveau national de l’évaluation internationale du Programme d’analyse des systèmes éducatifs du CONFEMEN (PASEC 2019), a constaté une journaliste de Savoir News.
L’enquête PASEC vise à fournir aux décideurs nationaux et partenaires en développement, des données objectives qui seront des pistes à exploiter en vue des réformes à opérer dans le système éducatif pour l’atteinte d’une éducation de qualité accessible à tous les enfants.
Après celle de 2014, la deuxième évaluation internationale du PASEC dénommée « PASEC 2019 » a concerné quatorze pays : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Niger, Madagascar, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad et Togo.
Elle a permis la mesure du niveau de compétences des élèves en début et en fin de scolarité primaire, en langue d’enseignement et en mathématiques. L’évaluation PASEC 2019 est marquée par une innovation relative à l’intégration d’une enquête sur les connaissances disciplinaires et didactiques en langue d’enseignement et mathématiques des enseignants du primaire.
Des données ont aussi été collectées sur le contexte d’apprentissage auprès des élèves, des enseignants et des directeurs d’école.
Au niveau du Togo, les résultats du PASEC 2019 ont révélé un sous rendement des élèves en matière d’écriture et des mathématiques.
Les enquêtes ont aussi révélé que beaucoup de facteurs jouent sur la qualité de l’enseignement notamment l’accompagnement des parents, les ressources éducatives mises à disposition et les disparités au niveau des établissements scolaires en milieu rural et urbain.
« L’évaluation 2019 du Togo a montré que les enfants du pays ont des performances, mais il y a encore des efforts à fournir pour atteindre la qualité que nous voulons au niveau du système éducatif. C’est surtout en écriture et en mathématiques, ces deux matières que nous évaluons et il est important d’aider les enfants pour qu’ils puissent avoir les compétences nécessaires au niveau de ces deux matières. Au niveau de la deuxième année, plus de 50% des élèves n’ont pas les compétences en mathématiques », a indiqué Hilaire Hounkpodote (coordonnateur du PASEC).
« Il était donc important pour le système éducatif de savoir sur quelles pistes travailler pour que les enfants puissent avoir les compétences pour continuer en classe supérieure. Les résultats qui seront présentés, ont montré qu’il y a beaucoup de pistes sur lesquelles le système éducatif togolais peut travailler pour que la qualité recherchée soit trouvée, afin d’accompagner les enfants. La base, c’est l’éducation primaire et il est important de corriger à la base ce qui doit être corrigé », a-t-il ajouté.
Depuis quelques années, le Togo a amorcé un vaste chantier de réformes du système éducatif, afin de donner à tous les enfants des opportunités de réussite inclusives et équitables.
« Ce programme de la CONFEMEN lancé avec l’appui technique et financier de l’Agence Française de Développement (AFD) sur les évaluations du système éducatif, vient à point nommé pour booster les réformes entamées au Togo aux fins d’améliorer la qualité de l’enseignement-apprentissage », a déclaré pour sa part Piyabalo Nabede (directeur de cabinet du ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat).
Il faut noter que le PASEC 2019 au Togo a été réalisé par une équipe nationale, grâce à la collecte de données auprès de 8000 élèves, 1400 enseignants dans 400 écoles qui représente l’échantillon national.
Rappelons que le PASEC est un outil de la Conférence des Ministres de l’Education des Etats et Gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) créé en 1991 et qui vise à informer sur l’évolution des performances des systèmes éducatifs, afin d’aider à l’élaboration et au suivi des politiques éducatives.
En deux décennies, le programme a mené 35 évaluations nationales dans plus d’une vingtaine de pays en Afrique, Asie et au Moyen Orient. Depuis 2012, le PASEC met en place des évaluations comparatives internationales, afin de mieux répondre aux besoins des pays. FIN
Chrystelle MENSAH