Le kinkéliba (Combretum micranthum) appartient à la famille des Combrétacées. Originaire d’Afrique, cet arbuste ne poussera pas dans votre jardin, pas plus que vous n’en cueillerez les feuilles au bord d’un chemin en vous baladant dans la campagne française.
Cependant, l’utilisation traditionnelle de kinkéliba pour soigner en Afrique remonte au XIXème siècle.
Le kinkéliba, diurétique et digestif
Combretum micranthum, kinkéliba, appelé également quinquéliba, quinquiliba ou « tisane de longue vie » est un arbuste touffu et buissonnant d’Afrique occidentale, particulièrement répandu au Sénégal, au Niger, au Mali et dans l’ensemble du Sahel.
Sur ses 6m de hauteur maximum, il porte des feuilles opposées, entières, ovales et coriaces qui sont les parties utilisées à des fins médicinales.
En séchant, les feuilles vertes deviennent brun-rougeâtre et sont réputées devenir alors moins actives : en Afrique, il est habituel de les acheter fraiches et vertes.
Des fleurs blanches à rosées laissent place ensuite à des fruits appelés samare puisqu’ils sont ailés (4 ailes) et ne comptent qu’une seule graine.
Les feuilles contiennent des acides phénols, des flavonoïdes, des tanins catéchiques, des proanthocyanidols, de la bétaïne, de la choline, des polyols (sorbitol, inositol), de stérols, des tripertènes, du nitrate de potassium, ainsi qu’un alcaloïde (combretine).
Les vertus médicinales du kinkéliba
En Afrique de l’Ouest, le kingéliba est utilisé depuis des siècles. Son utilisation en Europe est liée à la colonisation. Ainsi, en 1891, le Docteur André Rançon, médecin accomplissant une mission de prospection et de collecte en Haute Gambie, pour le professeur Edouard Heckel de la Faculté des Sciences de Marseille, récolta et envoya à ce dernier quelques échantillons de kinkéliba, jugeant la plante intéressante puisqu’elle était « employée avec succès, dans les cas des fièvres bilieuses et hématuriques ».
Après analyse, une quantité notable de nitrate de potassium fut révélée qui permit d’expliquer son effet diurétique.
Auparavant, le R.P. Raimbault, missionnaire en avait déjà envoyé mais, durant le voyage elles avaient séché et bruni empêchant de faire ressortir le principe actif.
En 1928, eh entrepreneur français, Ferdinand Toustou, s’installa sur une exploitation du Sénégal pour cultiver la plante et l’exporter en Europe. En 1937, le kinkéliba fut inscrit à la pharmacopée française et seulement depuis 1985 à la pharmacopée africaine.
Ce sont les vertus antipyrétiques des feuilles qui ont fait la renommée du kinkéliba notamment dans les cas de paludisme et d’états fiévreux divers. La passiflore en phytothérapie. En cas de problèmes gastro-intestinaux, de coliques, de vomissements et de constipation, le kinkéliba peut s’avérer efficace du fait de ses propriétés diurétique, cholagogue, émétique, hépatique et digestive.
Avec son action sur la sphère hépatique, le kinkéliba est aussi utilisé contre le diabète dans certains pays d’Afrique.
Si vous allez au Sénégal, vous trouverez facilement au bord des routes des vendeurs de kinkéliba, dont les feuilles séchées sont attachées en rameaux et ficelées avec des lanières de palmiers, ressemblant alors à de gros cigares. En France, le kinkéliba s’achète uniquement en pharmacie.
La plante se présente et s’utilise de différentes façons :
-en décoction : 20 g de feuilles séchées de kinkéliba / un litre d’eau (1 tasse après chaque repas), à faire bouillir 2-3 mn et laisser infuser 20 mn,
-en infusion : 30 g de feuilles séchées de kinkéliba / un litre d’eau (2 à 3 tasses maximum / jour), à faire infuser 10 mn maximum ; il existe des mélanges de plantes dans lesquels est associé le kinkéliba,
-en huile essentielle, sur prescription médicale.
-en teinture-mère, selon les indications du pharmacien.
Autres espèces de Combretum
Le genre Combretum compte plus de 350 espèces parmi lesquelles le kinkéliba (Combretum micranthum) est le plus connu pour ses vertus médicinales. Cependant Combretum molle qui a une aire de répartition qui s’étend jusqu’en Afrique du Sud offre des propriétés très proches en l’absence du kinkéliba.
L’utilisation des plantes pour se soigner doit se faire en demandant préalablement conseil à un médecin, pharmacien ou herboriste.
Les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes atteintes de maladies chroniques et graves ou prenant des médicaments, doivent consulter un médecin avant de faire de l’automédication pouvant entrainer des effets indésirables, notamment des interactions médicamenteuses.
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