Des milliers de Burkinabés se sont rassemblés samedi à Ouagadougou dans une ambiance festive pour apporter leur « soutien sans faille » à la junte qui a pris le pouvoir le 24 janvier en renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Vive le MPSR », la junte du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, « Vive (le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo) Damiba », le chef du MPSR qui a été investi mercredi président du Faso par le Conseil constitutionnel, ont scandé les manifestants, majoritairement vêtus de maillots blanc et jaune à l’effigie du nouvel homme fort du pays.
« Nous sommes avec l’armée de jour comme de nuit. Nous sommes ici pour les encourager dans leur volonté de ramener la paix et la sécurité au Burkina Faso », a lancé Tiendrebeogo Adama, dit « colonel », un des principaux orateurs de la manifestation.
Dans le sillage du Mali et du Niger voisins, le Burkina faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes qui ont fait plus de 2.000 morts et plus de 1,5 millions de déplacés.
Contrairement aux rassemblements du temps du président Kaboré la plupart du temps réprimés par la police, la manifestation s’est déroulée sans incident et a été suivie par un grand concert avec une pléiade de musiciens burkinabè.
« Notre lutte qui a abouti à la fin du régime Kaboré a certes été parachevée par l’armée, mais elle n’a pas un blanc seing pour agir à sa guise. Elle doit répondre aux aspirations pressantes du peuple », a prévenu Valentin Yambkoudougou, un des organisateurs.
« Nous n’avons jamais cessé de croire qu’il existait dans les rangs de notre armée des officiers pour surgir et porter un coup fatal au défunt régime, coupable d’innombrables malheurs qui frappent notre peuple et son lot d’atrocites », a-t-il lancé sous les acclamations des manifestants.
Ces militaires ont fait « renaître l’espoir d’un avenir meilleur qui est gigantesque », mais ils ne doivent « pas s’endormir sur ces lauriers et nous y veilleront », a de son côté déclaré Anaïs Drabo, membre du mouvement de l’organisation de la société civile Sauvons le Burkina.
Aucun slogan anti-français n’a été scandé pendant le rassemblement, mais certains manifestants, brandissant des drapeaux russes, ont appelé le MPSR à nouer d’autres partenariats dans la lutte conte le terrorisme.
« Pour nous, il s’agit de revoir nos accords avec la France pour une victoire rapide contre le terrorisme », a ainsi affirmé Tiendrebeogo Adama dit « colonel ».
SOURCE : AFP