Des journalistes et communicants venus de 10 pays d’Afrique en session de renforcement de capacités sur leur apport à la lutte antitabac, se sont séparés jeudi à Lomé, mieux outillés et engagés pour de meilleurs résultats.
La session, démarrée mardi, a été initiée par l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ATCA).
Elle vise à informer et sensibiliser les professionnels des médias sur les dangers du tabac et l’importance de la lutte antitabac, afin qu’ils puissent convenablement sensibiliser les populations et soutenir les États pour la promotion de la santé.
Le tabac est une épidémie mondiale qui occasionne la mort de 8 millions de personnes chaque année. Et selon Léonce Sessou (Secrétaire exécutif de l’ATCA), parmi ces 8 millions de personnes, il y a plus d’un million de non-fumeurs.
« Ils ne fument pas. Mais, parce qu’il y a des gens qui fument ou font usage du tabac à côté d’eux, ils en meurent aussi. Il y a des avortements provoqués, parce que des femmes font usage de produits ou dérivés de tabac. Il y a également des enfants qui meurent… », a expliqué Léonce Sessou, soulignant que la jeunesse représente aujourd’hui la cible de l’industrie du tabac.
Il est donc impérieux que les professionnels des médias s’investissent aux côtés de la société civile et des gouvernants, afin que les dispositions avant-gardistes prises pour sauver des vies puissent être mise en œuvre avec succès.
« Pendant trois jours, les professionnels des médias ont réfléchi sur les axes d’action qu’ils peuvent mener pour accompagner leurs gouvernants et la société civile dans leurs efforts pour sauver des vies. Et pour renforcer leurs capacités, nous leur avons donné des techniques utiles pour leur métier », a précisé M. Sessou.
Cette rencontre leur a permis de comprendre l’épidémie du tabac, la lutte antitabac, la Convention cadre de la lutte antitabac (CCLAT) de l’OMS, ainsi que les stratégies et tactiques de l’industrie du tabac, puis d’appréhender leur rôle dans la lutte antitabac.
Ils ont pu comprendre les fondements du storytelling de la lutte antitabac, identifier des initiatives de communication et se sont familiarisés avec le processus d’élaboration d’un plan de communication et de plaidoyer.
Pour Mbagnick Diouf (directeur de Radio Oxygène, une radio communautaire au Sénégal), il faut informer et sensibiliser les populations et aussi sonner l’alerte en ce qui concerne les produits émergents du tabac.
« Au Sénégal, se sont surtout les jeunes qui viennent du milieu rural qui fument. Il s’agira donc, de trouver des éléments de langage appropriés à chaque cible pour faire passer le message efficacement. Concernant les produits émergents, nous allons faire des recherches, afin de prévenir nos populations sur les dangers », a-t-il ajouté.
Jean-Claude Bakali (directeur /Afrique Express, membre du REJAT, un réseau de journalistes anti-tabac au Togo) pense déjà à une restitution des acquis de cette formation, afin de mettre les membres du REJAT même niveau d’information : « cela nous permettra de mieux organiser notre stratégie de plaidoyer ».
« Cette session m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences et de découvrir les méthodes utilisées par les industries du tabac pour continuer à vendre un produit nuisible à la santé », s’est-il réjoui.
Notons que l’ATCA est un réseau panafricain, apolitique et à but non lucratif, de 120 organisations de la société civile, issues de 39 pays d’Afrique.
Le réseau s’investit dans le renforcement des capacités des OSC et des autorités, la surveillance de l’industrie du tabac et le plaidoyer politique pour l’adoption et la mise en œuvre de politiques solides de lutte antitabac. FIN
Ambroisine MEMEDE