Un envoyé spécial de « Jeune Afrique » a été « interpellé » puis expulsé du Mali quelques heures après son arrivée à Bamako, a annoncé mardi la direction de ce média français, condamnant une mesure « injustifiée et contrevenant à la liberté d’informer ».
« La direction de Jeune Afrique condamne la décision prise par les autorités maliennes de procéder à l’expulsion de son envoyé spécial, Benjamin Roger », a-t-elle écrit dans un communiqué.
Selon la direction, l’envoyé spécial « était muni d’un visa d’entrée en règle et n’a pas dissimulé sa profession de journaliste ni le fait qu’il venait l’exercer – en toute impartialité – au Mali ».
« Arrivé à Bamako dans la nuit du 6 au 7 février, Benjamin Roger a été interpellé à son hôtel par la police ce lundi 7 février vers 11 heures et conduit dans les locaux de la Brigade d’investigation judiciaire, où il a été interrogé, puis dans ceux de la Police de l’air et des frontières, où son expulsion lui a été signifiée », explique-t-elle.
La direction de Jeune Afrique considère « cette mesure prise à l’encontre de son collaborateur comme injustifiée et contrevenant à la liberté d’informer ».
Le Mali a notifié fin janvier aux correspondants de la presse internationale qu’un nouveau processus d’accréditation allait être mis en place.
Cette accréditation est indispensable pour venir travailler pour le compte d’un média international au Mali.
Aucun journaliste de la presse internationale n’a été expulsé ces dernières années au Mali, après le retrait en 2018 de l’accréditation d’un journaliste de Radio France internationale (RFI).
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ont pris le 9 janvier une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l’encontre du Mali pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs en août 2020 puis en mai 2021.
SOURCE : AFP