Dans le cadre de ses activités, le centre Kékéli (qui œuvre pour protection des enfants vulnérables), a organisé en décembre, une soirée de gala, afin de mobiliser des ressources pour augmenter sa capacité d’accueil. Dans une interview accordée à l’agence savoir News, Sœur Elisabeth Mabangi (assistante sociale au centre) remercie les bienfaiteurs et appelle à plus de mobilisation pour qu’ensemble, nous puissions sauver, aider et soutenir les enfants en proie aux violences et abus sexuels. Lisez plutôt.
Sœur Elisabeth Mabangi, vous êtes Assistante sociale au Centre Kekeli, pourriez-vous nous présenter le Centre ?
Kékéli est un centre de protection de l’enfant, créé par les Sœurs Carmélites de la charité Védruna, présent au Togo depuis 2006.
Le centre œuvre pour la protection des enfants vulnérables, notamment les enfants en rupture familiale et sociale, victimes de violences d’abus sexuels, victimes de traite transfrontalière et les enfants victimes d’exploitation économique. Il travaille sur l’ensemble du pays, notamment à Lomé et à Kadjalla (village de la préfecture de Doufelgou dans la région de Kara, environ 420 km au nord). Le Centre Kékéli intervient aussi dans les écoles, les ateliers, les marchés et les associations et durant les vacances scolaires à travers ses programmes de prévention
Quelles sont les activités phares que vous menez au centre ?
Comme activités phares, nous avons la prévention (un programme de vacances utiles pour les enfants, qui regroupe plus de 150 enfants, avec des thèmes sur l’autoprotection, les droits de l’enfant, leurs devoirs etc…) ; l’alphabétisation des adultes, le club des enfants solidaires de Kékéli, un programme de protection dans les écoles (enseignants et élèves), l’animation des petits (éveil, précoce), une bibliothèque et l’aide au devoir des enfants.
Vous avez récemment organisé une soirée de gala, quel était l’objectif ?
Nous avons organisé une soirée de gala sous le thème « Ensemble contre les Violences Basées sur le Genre« . L’objectif était de mobiliser des ressources financières pour une meilleure prise en charge des enfants accueillis à la Maison d’accueil de transit (MAT) du Centre Kékéli.
Nous avons connu des cas de viols, sur mineurs de moins de 8 ans, qui ont nécessité de multiples interventions chirurgicales, des cas d’incestes suivis d’avortements et d’abandon familial et des cas de sodomies sur des garçons de moins de 5 ans qui ont nécessité des rééducations rectales.
De plus, le Centre Kékéli héberge transitoirement beaucoup d’enfants victimes de violences et abus sexuels, surtout les cas incestueux. Au vu du rejet familial dont elles font objet, elles sont amenées à séjourner plus longtemps au Centre.
Ces fonds serviront exactement à quoi ?
Concrètement, les fonds collectés serviront à construire de nouveaux dortoirs, un réfectoire de 50 places, des toilettes et aussi assurer la prise en charge des enfants de la maison d’accueil et de transit. Le centre dispose actuellement d’une capacité d’hébergement de 08 enfants, ce qui est insuffisant car, nous hébergeons le double voire le triple très souvent; compte tenu des cas d’abus qui nous parviennent.
De façon chiffrée, les travaux vont coûter combien et combien avez-vous pu mobiliser ?
Au total, nous avons besoin de 40 millions de FCFA. Mais nous n’avons pu mobiliser que 1,5 million de FCFA. Nous tendons la main à tous les ministères, l’Assemblée nationale, toutes les institutions, les sociétés, les mécènes et à la population. Aidez-nous à réaliser ce projet. Ces enfants souffrent et chacun peut faire un geste pour remédier à cela.
Combien d’enfants avez-vous reçus au centre, ces deux dernières années ?
Nous avons accueilli au total, 101 enfants en 2021, contre 87 (dont un garçon) en 2020.
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Quel type de prise en charge offrez-vous à ces enfants ?
Le centre offre une prise en charge holistique : un accompagnement médical, juridique, psychologique, éducatif et social. Par ailleurs, la maison d’accueil offre aux filles l’hébergement, une ration alimentaire 3 fois par jour, un kit vestimentaire et hygiénique, des activités ludiques pour leur épanouissement, et pour les élèves, un cadre approprié pour apprendre.
Un mot pour clore cet entretien…
L’épanouissement et le bien-être des enfants est très important pour le développement local, nous faisons donc appel à votre charité, à votre sens de bonté pour qu’ensemble, nous puissions sauver des vies.
Nous tenons à remercier les autorités à divers niveaux pour leur implication dans la lutte contre les violences et abus divers dont sont victimes des enfants. Nous remercions les médias pour leur rôle dans la sensibilisation. Nous appelons au sens de responsabilité des parents et invitons toute la population à être garant de la sécurité des enfants. FIN
Propos reccueillis par Ambroisine MEMEDE