Le programme de transition des Systèmes agricoles et alimentaires sur les territoires (TERSAA) a été officiellement lancé lors d’un atelier mardi à Lomé, par Comlan Fagbemon (président du groupement intercommunal des collines, Bénin), a constaté l’agence Savoir News.
Une cinquantaine d’acteurs venus du Bénin, du Burkina Faso et du Togo, prennent part à l’atelier de trois jours qui marque le démarrage du programme TERSAA.
La journée du mardi a été consacrée à une présentation globale du programme TERSAA, suivie d’une présentation spécifique par pays. La stratégie d’intervention de Acting For Life sur l’approche territoriale, ainsi que le suivi-évaluation ont également été présentés. Ce mercredi, les participants ont suivi une présentation de ETD (Entreprise, territoire et développement) sur le modèle ESOP (Entreprises de services et organisations de producteurs), suivi de OADEL sur la distribution des produits. D’autres communications sont prévues dont une vidéo sur les systèmes alimentaires.
Amélioration de la résilience
L’agriculture familiale dispose d’opportunités pour accéder à de nouveaux marchés rémunérateurs, produire durablement et favoriser l’insertion de la jeunesse.
D’une durée de 36 mois, le TERSAA dont le budget est de 3.666.400 euros, vise une amélioration de la résilience des systèmes agricoles et alimentaires sur les territoires face au changement climatique, à travers une meilleure maîtrise de l’aval des filières.
Il est mis en œuvre dans les exploitations familiales de cinq pays – la Colombie et le Pérou en Amérique Latine; le Togo, le Bénin et le Burkina Faso en Afrique de l’ouest – pour garantir la disponibilité et l’accès à des aliments de qualité, produits localement auprès des consommateurs.
Selon Bertrand Lebez (directeur exécutif de Acting For life/AFL), l’organisation a développé une approche qui s’étale sur trois ans et qui pourrait être renouvelée sur trois autres années.
« On s’est d’abord concentré sur la phase aval, tout ce qui tourne autour du stockage et du transport, pour éviter les pertes après récolte et pour permettre de livrer des produits de qualité sur le marché. Deuxièmement, c’est la distribution et la commercialisation, donc trouver les bons canaux de distribution et les bons acheteurs pour essayer de pérenniser l’accès au marché de ces agriculteurs. Il y a toute une démarche… », a expliqué le directeur exécutif de AFL.
« Le programme TERSAA a retenu l’attention de l’Agence française de développement par rapport aux objectifs qu’il cherche à atteindre », a déclaré Jildaz Evin (directeur adjoint de l’AFD).
« C’est le schéma logique du projet qui a retenu toute l’attention de l’AFD, parce que cela correspond à certaines de nos priorités opérationnelles pour accompagner le processus de développement durable dans les zones rurales des pays de l’Afrique de l’ouest. Comment arriver à organiser la mise en marché des produits de sorte que les producteurs locaux puissent bénéficier de ces opportunités de marché, ça nous semble important. Ce qui nous semble important aussi, c’est d’améliorer la productivité des exploitations familiales pour qu’elles soient compétitives et qu’elles produisent en qualité et en quantité suffisante, afin de se positionner sur ces marchés-là ».
« Notre métier, c’est d’abord la sécurité alimentaire« , a déclaré Pascal Zadikian Responsable des achats et logistique à Servair (partie prenante des projets). Servair a des unités de production dans les pays, et à ce titre soutient les marchés locaux, soulignant que les repas servis dans les avions des compagnies internationales au départ du continent sont produits sur le continent.
« Et c’est bien sûr un atout fort pour un groupe comme Servair de pouvoir s’appuyer et compter sur des filières fiables et pérennes qui généreront de l’activité donc de l’emploi, et donc de la régularité dans les approvisionnements. C’est pour cela que nous sommes très réceptifs à la mise en place des démarches qualité, à la délivrance des certificats de salubrité et à la promotion de labels d’une économie équitable et durable », a-t-il ajouté.
Les retombées
Le TERSAA permettra aux producteurs d’accéder à de nouveaux débouchés commerciaux. Des pratiques durables et résilientes seront diffusées et adoptées, et les acteurs vont se mobiliser pour un développement durable des systèmes alimentaires sur les territoires.
Notons qu’au total, 7 405 producteurs et transformateurs agroalimentaires (dont au moins 3970 femmes et 175 jeunes) seront accompagnés, avec une montée en puissance des acteurs locaux qui vont s’investir dans l’aval de la production agricole et pouvoir favoriser des achats publics (pour les cantines scolaires, hôpitaux, pour les centres pénitenciers et tous les achats institutionnels de stocks de sécurité alimentaire) à partir de productions locales.
Une capitalisation croisée sera menée sur les deux continents de mise en œuvre, en collaboration avec un centre de recherche, afin de tirer des leçons sur les stratégies de commercialisation appliquées par les organisations paysannes.
Le TERSAA est financé à hauteur de 57% par l’AFD et cofinancé par Air France, Servair, et la Communauté d’agglomération de Roissy Pays de France. Le programme est coordonné depuis le 1er décembre 2021 par Acting for Life, une ONG qui soutient l’émergence et le développement de projets territoriaux auprès d’organisations locales. FIN
Ambroisine MEMEDE