La tomate est un fruit/légume qui entre dans la confection de divers plats et sauces. Présente en toutes saisons, elle abonde au Togo entre juillet et octobre, mais parfois autour de janvier, juste après les fêtes de fin d’année. Vendue très chère, il y a quelques mois pour cause de pénurie, la tomate fait progressivement son retour sur le marché. C’est le constat fait lors d’un détour, hier à Attikpodji et au niveau de Hollando
sur le Boulevard du Mono, des espaces spécialisés dans la vente en gros des légumes, à Lomé.
Pour les revendeuses rencontrées sur ces deux sites, la pénurie des tomates qui sévissait, il y a quelques mois, semble avoir pris fin, avec le convoyage des tomates de Dapaong.
Ainsi, vendue dans le courant des fêtes de fin d’année, deux petites tomates à 100FCFA, la tomate revient peu à peu sur le marché, au grand soulagement des revendeuses et des ménages. Elle fait son retour avec un autre ingrédient non moins indispensable en cuisine, l’oignon. Un tour à Hollando et à Attikpodji, marchés de légumes par excellence à Lomé, confirme cet état de fait.
Selon dame Oboubé, revendeuse à Hollando, la saison morte pour la tomate semble être finie. La tomate pomme, par analogie à la forme ronde de ce fruit, cultivée essentiellement à Dapaong, commence par arriver. Le gros panier qui était vendue, dans la période des fêtes, entre 130.000 et 150.000 FCFA, est vendu actuellement à 70.000 F. Le panier moyen revient entre 6000 et 7000 F. Sur le gros panier, elle peut faire un bénéfice de 3000 à 5000F, selon la qualité des tomates et le marché.
Des commerçantes confiantes dans ce marché qui fait face à divers défis
« Seulement voilà, avec la COVID-19, le marché ne s’anime plus comme avant, surtout en ce début d’année, à cause de l’impact de la pandémie sur les revenus des clients. La tomate étant une denrée périssable, si je n’écoule pas mes marchandises dans les trois jours suivant l’achat, j’aurai des problèmes de pourrissement et ce sont des pertes énormes», explique cette revendeuse. Heureusement, outre les restaurateurs de la place, d’autres clients viennent des pays voisins comme le Ghana et le Bénin pour s’approvisionner. « Par conséquent, je reste confiante pour le moment, en attendant les tomates du Burkina Faso qui arrivent vers février et mars », ajoute Mme Oboubé.
La présidente de l’Association des revendeurs de tomates fraîches au Togo (ARE-TOF), Mme Kobli Afi Comfort, plaide, quant à elle, pour la construction d’un marché spacieux exclusivement réservé pour la vente des légumes. A ses dires, le marché au niveau d’Attikpodji et Hollando s’anime chaque jour. Quotidiennement, les titans amènent les marchandises autour de 15h et restent jusqu’à la nuit pour pouvoir servir aussi les clients venus d’autres pays. Or, avec la COVID-19, le marché qui ouvre à 6h, ferme déjà à 16h.
Plaidoyer pour un espace plus propice la vente de légumes
« L’intérieur étant exigu, pour décharger les marchandises, c’est la croix et la bannière pour les véhicules qui viennent entre 10 et 20 par jour. Ce qui fait que nous avons décidé de sortir de l’enceinte et de nous installer à l’extérieur à l’espace Hollando. Là, lorsque les titans arrivent, ils se rangent le long du trottoir, déchargent leurs chargements et repartent aussitôt. C’est vrai que nous sommes plus à l’aise dehors, mais nous voulons un espace plus spacieux et approprié pour notre marché.
L’Etat nous a construit un nouveau marché derrière le campus universitaire de Lomé, mais ce n’est pas encore ça. Ce n’est pas pratique, il y a toujours problème d’espace pour le déchargement», a relevé Mme Kobli. Une situation confirmée par le président des déchargeurs et chargeurs du marché d’Abattoir, Kouassi Toviegnianou, qui demande un espace plus propice, en vue de leur permettre de s’adonner plus confortablement à leurs activités.
Le prix de l’oignon acceptable
L’oignon, cet autre ingrédient nécessaire en cuisine, commence par abonder aussi sur le marché. Venu du Niger, le sac qui était à 60.000F avant les fêtes est vendu actuellement à 55.000FCFA, révèle da Abla, vendeuse d’oignons dans l’enceinte du marché
d’Attikpodji. Elle précise que le prix de l’oignon va encore diminuer dans les prochaines semaines. Comme problème, elle avance celui de l’espace et de la vétusté des hangars. « Le bâtiment n’est pas aéré, si bien qu’il fait chaud, bien que situé face à la mer. Lorsqu’il pleut aussi, c’est un autre problème, nos marchandises sont mouillées, entraînant parfois des avaries et des pertes énormes », ajoute-t-elle, en priant les autorités de les ai- der à être mieux logées.
Blandine TAGBA-ABAKI (Togo Presse)