Le développement du secteur touristique au Togo a toujours été une préoccupation du gouvernement, dès les premières années de l’indépendance du pays, le 27 avril 1960. Ainsi très tôt, les dirigeants d’alors ont pris des initiatives en construisant, à travers tout le territoire national, des structures hôtelières devant permettre d’accueillir les nombreux touristes qui venaient de tous les coins du monde, à la découverte du Togo, dans ses profondeurs.
Ce fut le cas pour l’hôtel Bassar (environ 400 km au nord de Lomé), inauguré le 02 févier 1974, un de ces nombreux joyaux hôteliers disséminés dans le pays.
Il est situé dans la Région Centrale, précisément dans le Grand Bassar, qui compte les préfectures de Bassar et de Dankpen.
Malheureusement, depuis plusieurs années, il se trouve dans un état de délabrement et de ruine total.
L’hôtel Bassar fait partie des structures hôtelières que l’État togolais a mis à la disposition du ministère en charge de la Culture et du Tourisme, à la fin de sa construction, réalisée pendant la période du «boom phosphatier», dans les années 70-74.
Perché en hauteur du flanc du mont Barba-Bassar, ce complexe hôtelier est enveloppé dans une forêt faite de teck, de nem, de manguiers et de quelques rares autres espèces végétales. Il est situé précisément à environ 400 mètres du côté sud de la nouvelle mairie de la ville de Bassar, offrant une vue panoramique sur la cité pittoresque de Bassar.
D’une capacité d’accueil de dix chambres, il est doté d’un bar, d’un bloc central avec le bureau du directeur et un autre bureau pour le caissier, d’une cuisine et d’une restauration élargi à un réfectoire d’une capacité de 20 places, ainsi que d’une boîte de nuit.
Avec sa vaste cour bien arborée et une végétation verdoyante où l’on peut respirer de l’air pur naturel, ce complexe hôtelier figure parmi nombre de sites touristiques attrayants dans la région du Grand Bassar.
Malheureusement, il se trouve aujourd’hui dans un état de délabrement et de ruine avancés, quand bien il continue de fonctionner. Toutefois, le taux de fréquentation n’est seulement que d’à peine 0,5%, alors qu’il a connu souvent son plein remplissage sur la période entre 1974 et 1990, considérée comme ses jours et années de gloire.
L’hôtel partiellement ravagé en 2017 par un incendie
Récemment, en février 2017, un incendie dû à un court-circuit électrique a consumé une bonne partie du bloc principal. Presque tous les documents archivés sont partis en fumée, de même que le matériel de cuisine, de restauration, de buanderie ou de laverie.
Un autre désagrément concerne la rue menant à l’hôtel, jadis couverte de béton armée, qui est aujourd’hui délabrée, rendant l’accès difficile surtout aux engins roulants.
Ses bordures sont jonchées d’ordures de tout genre, la rendant très insalubre, ce qui cause des odeurs nauséabondes qui mettent mal à l’aise les passants et les quelques rares clients ou visiteurs, au grand dam de la voirie municipale et du personnel de l’hôtel, impuissants devant cette situation.
Par ailleurs, le site n’étant pas clôturé, est devenu un lieu de repos pour des passants, ou de refuge des animaux domestiques, un endroit d’insécurité voire de prédilection pour certaines personnes qui y trouvent un cadre propice à divers usages comme déféquer à l’air libre ou consommer de la drogue, sans véritablement être inquiéter.
Toute première structure hôtelière de la région du Grand Bassar (comprenant les préfectures de Bassar et de Dankpen), l’hôtel Bassar servait en effet de cadre pour les grandes rencontres ou manifestions culturelles et faisait la fierté du peuple Bassar. Il a besoin aujourd’hui d’une restauration qua-si-totale pour lui redonner son éclat d’antan.
Ce réaménagement concerne notamment les chambres et toutes les installations intérieures (sanitaires, literies, ustensiles de cuisine et de restauration…). Les bureaux, le magasin, la cuisine, le réfectoire, le logement du directeur, le bar et autres composantes sont à refaire.
Somme toute, la population et les natifs de Bassar et de ses environs sont d’avis que la réhabilitation de l’hôtel s’avère très impérieuse afin qu’ils retrouvent la joie et le bonheur perdus depuis longtemps.
Cette situation est aussi préoccupante pour le gouvernement togolais et du ministère de la Culture et du Tourisme, dirigé par Dr Kossi Gbényo Lamadokou.
Ainsi, sur instruction des autorités au plus haut sommet de l’Etat, ce membre du gouvernement multiplie depuis quelques temps les actions dans ce sens. C’est dans cette optique qu’il a nommé, par arrêté no 017/MCT/SG/DAAF du 1er juillet 2021, M. Amona Massabalo, nou-veau directeur de l’hôtel Bassar, à qui il est confié l’exécution d’un cahier de charge contenu dans un document appelé « Contrat d’objectif no 426/2021/MCT/CE ».
Mobiliser les énergies pour l’atteinte des résultats escomptés
Ce contrat fixe les objectifs à atteindre par la direction de l’hôtel dans l’accomplissement de ses missions et définit les moyens nécessaires à mobiliser pour l’atteinte de ces objectifs.
Certains aspects du contrat prennent en compte la réhabilitation de l’infrastructure hôtelière (forages, entretien du site, badigeon…).
Sur cette base, le nouveau directeur s’engage à élaborer et présenter à son ministre de tutelle le plan d’action à mettre en œuvre pour la promotion de cette structure hôtelière. Il est question notamment de définir une stratégie commerciale et marketing pouvant aider à rentabiliser l’hôtel et veiller à l’exécution effective de la décision portant amélioration des conditions de vie et de travail des employés.
Dans ce sens, des discussions sont engagées avec la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), visant la régularisation de la situation du personnel non déclarés, l’inventaire du matériel et des équipements à déclasser, ainsi que le suivi du dossier relatif à l’imposition de l’Office Togolais des Recette (OTR).
« Le plan d’actions et de promotion de l’hôtel prévoit également d’effectuer des recherches sur l’hôtel et son milieu par des enquêtes, des observations, faire un diagnostic pour en ressortir les atouts et les défis à relever, mettre en place des documents de vente dans chaque point de vente, conformément aux recommandations de la Direction de la Réglementation de l’Inspection et du Contrôle des Etablissements Hôteliers et Bars (DRICEHB) », a souligné le nouveau directeur.
Par ailleurs, M. Amona propose de mettre en branle une innovation par l’organisation des randonnées touristiques dans la ville de Bassar, qui se traduira, entre autres, par l’ascension du mont Barba-Bassar, entre novembre et mai de chaque année.
Ce cadre touristique permanent ainsi créé autour du mont Barba-Bassar, les touristes ou potentiels visiteurs pourront solliciter les services de l’hôtel qui verra ses recettes accroître considérablement.
Le ministre de la Culture et du Tourisme valide les objectifs assignés à la direction de l’hôtel et s’engage de son coté à favoriser toute mesure d’ordre administratif, organisationnel et ou juridique facilitant l’accomplissement des missions confiées à la direction de l’hôtel.
Mais aussi, à favoriser l’entraide financière entre les structures hôtelières de la place pour la réalisation des travaux de réaménagement de l’hôtel Bassar.
Tout compte fait, le gouvernement cherche à relancer et mieux rentabiliser le secteur touristique togolais, en renforçant les structures hôtelières afin qu’elles participent au développement économique en général et à l’épanouissement des travailleurs dudit secteur, en particulier.
Fidèle PINIZI (ATOP)