Renforcer la sécurité et la défense du territoire est l’un des défis majeurs qui se posent actuellement au Bénin. Le chef de l’État l’a évoqué dans son dernier discours sur l’état de la nation.
Au cours de ce quinquennat, le gouvernement va investir plus de 500 milliards pour relever ce défi.
140 milliards pour la sécurité et 362 milliards pour la défense soit 502 milliards pour renforcer les Forces de sécurité et de défense et leur permettre de relever le défi sécuritaire de plus en plus croissant.
Le gouvernement à travers son Programme d’action 2021-2026 va accorder une attention particulière aux questions sécuritaires.
Le ton en a été donné par le chef de l’État dans son discours sur l’état de la Nation prononcé le 29 décembre dernier à l’hémicycle.
«Les capacités opérationnelles de nos Forces de défense et de sécurité seront considérablement renforcées. Les moyens leur seront donnés à suffisance pour leur permettre d’assurer la protection optimale du pays tout entier, de sorte que, même dans leurs propres rangs, il n’y ait pas d’autres victimes», avait déclaré Patrice Talon.
Le PAG 2021-2026 vient concrétiser cette annonce. En effet, pour renforcer la sécurité durant ce quinquennat, le gouvernement va investir un montant de 140 milliards. Deux réformes principales sont prévues dans ce cadre.
Il s’agit de la mise en place d’un institut de recherche et de réflexion stratégique en matière de sécurité et l’instauration d’un mécanisme de protection, de soutien et d’accompagnement moral, psychologique et social des agents de sécurité.
Le gouvernement projette dans les cinq années, la construction d’infrastructures de Police, le développement de la vidéo protection, l’appui à l’opérationnalisation de la Police républicaine, la gestion intégrée des espaces frontaliers; la construction et l’équipement des infrastructures de secours; la gestion du registre de la population.
Pour ce qui concerne la défense, le gouvernement a prévu investir 362 milliards de F.CFA. L’activation de la Garde nationale et l’adoption de la loi de programmation militaire sont les deux réformes phares annoncées dans ce cadre.
Les investissements seront concentrés sur le renforcement des capacités des Forces armées béninoises, le soutien sanitaire aux militaires en campagne grâce aux hôpitaux mobiles de campagne, la rentabilisation des opérations militaires extérieures.
Ces investissements répondent à l’impératif de l’amélioration du niveau de formation des Forces de sécurité et de défense pour leur permettre de faire efficacement face aux multiples défis liés à l’évolution géostratégique et sécuritaire de l’environnement dans lequel se trouve le Bénin, notamment aux menaces aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières.
Lors du séminaire des chefs de corps de l’Etat-major pour l’année 2022, qui s’est tenu du mardi 21 au jeudi 23 décembre, Fortuné Nouatin, ministre délégué auprès du président de la République, chargé de la Défense nationale avait annoncé la résolution du chef de l’État de prendre les dispositions idoines aux fins de permettre aux forces armées d’être suffisamment équipées et protégées, de mieux rayonner et d’avoir l’ascendance sur les terroristes qui ne devraient jamais accomplir leurs desseins.
Faire face à la menace
Les attaques répétées visant les Forces de défense ne doivent pas être assimilées à un défaut de préparation.
Dans son discours sur l’état de la Nation, le chef de l’État assure que, ces dernières années, des réformes ont été engagées et d’importants investissements consentis pour équiper les Forces de défense et de sécurité, afin de garantir davantage la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire.
« Ce que beaucoup ne savent pas par contre, c’est que depuis deux ans au moins, nous avons déployé un important dispositif de prévention dans nos communes transfrontalières où la menace terroriste, en raison des développements observés dans des pays limitrophes, est forte… Nous l’avons fait pour prévenir ou éviter au maximum des incursions chez nous, parce qu’il faut bien le dire, la situation dans la sous-région est préoccupante », avait expliqué Patrice Talon.
A l’en croire, c’est cette anticipation qui a permis d’éviter le pire car, poursuit-il « …ce ne sont ni les velléités, ni les tentatives qui ont manqué depuis lors». Mais en dépit des précautions, les Forces de défense ont été éprouvées à plusieurs reprises.
« Quoique douloureux, ces faits ne doivent pas nous décourager, encore moins nous détourner de notre objectif : celui de consolider les progrès déterminants qu’ensemble nous avons réalisés ces dernières années…Nous serons, à l’avenir, encore plus déterminés et plus vigilants », avait martelé le chef de l’État avant de rassurer: « Le gouvernement prend déjà des mesures fortes et poursuivra les investissements nécessaires pour que notre dispositif soit renforcé en moyens tant humains, logistiques que technologiques, afin que ce genre d’incursion sur notre territoire ne puisse continuer ».
Déjà, le renforcement en moyens humains a été acté avec le lancement du processus de recrutement de militaires.
Un accent sera également mis sur la coopération avec les pays limitrophes pour mutualiser les moyens de prévention et de lutte.
Source : La Nation