Dans la nuit du 9 novembre dernier, les forces de défense et de sécurité ont vigoureusement repoussé une « bande de terroristes », dans l’extrême nord du Togo, plus précisément dans la localité de Sanloaga (Préfecture de Kpendjal). Aucune victime n’a été enregistrée dans le rang des forces de défense et de sécurité.
Sur radio Nana FM le 6 janvier dernier, le ministre togolais de la sécurité, le général Yark Damehame ést largement revenu sur cette attaque, la tournée du chef de l’État togolais Faure Gnassingbé dans la zone au lendemain de l’attaque et les actions sociales menées dans la région des Savanes.
Le ministre a également dressé un petit bilan des accidents de la route en 2021 et des actions envisagées pour 2022.
Selon le général Yark, l’attaque de Sanloaga, est une « attaque armée, terroriste et djihadiste ».
C’est une attaque terroriste, car ce sont « des gens qui n’ont pas de normes et qui cherchent à s’imposer par la terreur ». Attaque armée, parce qu’ils étaient munis « d’armes de guerre », et djihadiste, parce que les assaillants « criaient +Allah akbar+ » quand ils lançaient leur assaut, comme s’ils étaient en guerre sainte ».
Que s’est-il réellement passé le 9 novembre ?
L’opération Koundjoaré a été lancée depuis septembre 2018 dans la région des Savanes (nord) pour faire face à la menace terroriste.
Ainsi, un important dispositif a été déployé tout au long de la frontière avec le Burkina Faso pour empêcher d’éventuelles infiltrations djihadistes.
« Ce dispositif a toujours fonctionné et n’a jamais fait face à une attaque armée. Ce n’est que le 9 novembre 2021 tard dans la nuit qu’une bande de terroristes s’est infiltrée sur notre territoire et a attaqué le poste de Sanloaga. Une fois encore, nous devons rendre grâce à Dieu. Ce qui devait se passer cette nuit ne serait pas une bonne chose pour notre pays », a souligné le général Yark Damehame.
Le Togo fait frontière avec le Burkina Faso, pays fortement touché par des djihadistes ces dernières années. Et le village de ce pays, plus proche dans l’extrême nord du Togo, est le village de Kompienga (situé à une trentaine de kilomètres).
« De Kompienga jusqu’à la frontière, vous n’avez plus de forces de défense et de sécurité aujourd’hui. C’est une bande qui est laissée à la merci de ces groupes terroristes. Et ils se déplacent librement. Donc certains compatriotes qui vont et qui reviennent ne manquent pas de dire ce qu’ils voient. Donc le 9 novembre, au-delà de 22 heures 30, une colonne est rentrée sur notre territoire et a attaqué le poste de Sanloaga. Heureusement, nos éléments qui savent pourquoi ils sont sur le terrain, ont réagi vigoureusement et professionnellement. Les échanges de tirs ont duré plus de 2 heures d’horloge », a précisé le ministre.
Et le constat, a-t-il poursuivi, c’est que les terroristes ont dû replier : « le ratissage effectué le lendemain de l’attaque a montré qu’il y a des victimes dans le rang des terroristes, parce qu’on a vu des traces de sang jusqu’à la traversée de la rivière ».
Faure Gnassingbé sur le terrain
Le président Faure Gnassingbé s’est rendu dans dans la zone où il a salué « la bravoure, la vaillance et le professionnalisme » des forces de défense et de sécurité. Il a porté aux forces de défense et de sécurité un message de soutien, d’encouragement et de félicitations, en son nom propre et au nom du peuple togolais.
Dans ce déplacement, le président était accompagné de certains ministres : ministres de la sécurité, des armées, de la santé, des pistes rurales, de l’énergie, du plan, a précisé le général Yark.
« Au moment où le président s’entretenait avec des éléments des forces de défense et de sécurité, les ministres, de leur côté, échangeaient avec les autorités locales sur les problèmes cruciaux du milieu. Et chaque ministre notait ce qui était d’urgence et c’est le rapport de cette tournée qui a amené le président de la République à mettre en place un programme spécial pour la région des Savanes. Ces mesures seront étendues à l’ensemble du pays, mais allons d’abord au plus pressant : la région des Savanes », a-t-il expliqué.
« Aujourd’hui, le programme a démarré et permettra de résoudre pas mal de problèmes. A l’issue de cette tournée, le président a insisté sur la collaboration entre les forces de défense et la population locale. La sécurité doit être co-assurée par les forces de défense et la population. Et c’est sur toute l’étendue du territoire national et non dans le nord seulement. Chacun doit travailler », a insisté le général.
Outre l’opération Koundjoaré, le chef de l’État a également pris en 2019, un décret portant création d’un comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent. Et la région des Savanes a été la première région où ont été installés différents comités préfectoraux et cantonaux.
Les accidents de la route: plus de 600 morts en 2021
Toujours sur le plateau de Nana Fm, le ministre a dressé un petit bilan des accidents de la route en 2021.
« Malgré la sensibilisation, malgré les efforts du gouvernement dans le développement des infrastructures, malheureusement la route continue par tuer », a déploré Yark Damehame.
« La route a tué plus en 2021 qu’en 2020. Cette année, nous avons dépassé 600 morts et cela fait très mal. Nous ne sommes pas en guerre pour enregistrer en une année, plus de 600 morts ».
« Et quand nous faisons les statistiques, nous essayons de voir les zones accidentogènes : ce sont des zones où la route est bonne. Cela veut dire tout simplement que l’usager est imprudent. Parfois les gens conduisent en état d’ébriété, ils conduisent sans la maîtrise du code de la route …. », a dénoncé le général.
En 2022, l’accent sera mis sur la sensibilisation et la répression », a-t-il indiqué, notant au passage que les 2/3 des accidents sont provoqués par des engins à deux roues.
« Nous amènerons les passagers à porter le casque en 2022. C’est pour leur propre sécurité, c’est pour leur vie », a annoncé le ministre.
Par ailleurs, le projet initié pour permettre aux motocyclistes de passer le permis de conduire, sera également réactivé.
Rappelons que les accidents de la route ont fait 576 morts en 2020, contre 592 morts en 2018. Les accidents de la route font assez de dégâts humains ces dernières années au Togo. Le chiffre le plus inquiétant a été enregistré en 2014: 802 morts. FIN
Junior AUREL