« Le gouvernement prend déjà des mesures fortes » pour faire face à la menace terroriste persistante notamment dans l’extrême nord du Bénin, a annoncé ce mercredi le président Patrice Talon lors de son message sur l’état de la Nation.
Les forces de défense et de sécurité du Bénin ont subi ces derniers jours, des attaques terroristes dans le nord. Début décembre, deux militaires béninois ont été tués dans une attaque jihadiste dans le nord du Bénin, près de la frontière avec le Burkina Faso. Deux jihadistes ont été également tués.
« Le gouvernement prend déjà des mesures fortes et poursuivra les investissements nécessaires pour que notre dispositif soit renforcé en moyens tant humains, logistiques que technologiques, afin que ce genre d’incursion sur notre territoire ne puisse continuer », a précisé Patrice Talon, devant les députés à l’Assemblée nationale.
« Vous l’aurez compris, les capacités opérationnelles de nos Forces de défense et de sécurité seront considérablement renforcées. Les moyens leur seront donnés à suffisance pour leur permettre d’assurer la protection optimale du pays tout entier, de sorte que, même dans leurs propres rangs, il n’y ait plus d’autres victimes. Dans la même logique, la coopération avec les pays limitrophes sera accrue pour mutualiser les moyens de prévention et de lutte », a-t-il souligné.
« Quoique douloureux », a poursuivi le président béninois, « ces faits ne doivent pas nous décourager, encore moins nous détourner de notre objectif : celui de consolider les progrès déterminants qu’ensemble nous avons réalisés ces dernières années. Comme nous savons le faire désormais, mus par notre nouvel état d’esprit, nous serons, à l’avenir, encore plus déterminés et plus vigilants ».
« Ces faits, au-delà de troubler notre quiétude, nous rappellent davantage notre obligation collective de préserver l’intégrité du territoire, l’unité nationale, la concorde et l’harmonie qui nous caractérisent, malgré les désaccords sporadiques inhérents à la vie en communauté », a poursuivi M.Talon.
Voici l’intégralité du message de Patrice Talon
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs, représentant la Nation béninoise,
Au titre de mon second mandat, c’est bien la première fois que je viens vous entretenir sur l’état de la nation.
C’est avec honneur que je veux accomplir ce devoir républicain.
Cet exercice, régulièrement fait au cours des cinq années écoulées, nous a donné l’occasion d’observer, dans chaque domaine, que si nous n’avons pas encore atteint l’idéal attendu, nous avons résolument amorcé une phase de développement global qui fait que notre pays se porte de mieux en mieux.
Cela est désormais un acquis indéniable.
Ce qui est davantage un acquis fondamental au mérite de nous tous, c’est ce nouvel état d’esprit qui nous caractérise et que je ne cesse d’évoquer.
C’est lui qui nous permet de faire valoir dorénavant qu’impossible n’est pas béninois et qu’à force de volonté, de rigueur dans l’action publique, nos plus grandes ambitions pour notre pays peuvent être réalisées.
En ce début de nouveau mandat, j’observe combien cet état d’esprit est resté constant chez chacun de nous, citoyens comme gouvernants.
Mais, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Autant nous avons des motifs d’assurance quant à la poursuite de notre marche vers le progrès collectif, autant nous devons rester lucides pour observer et traiter les obstacles qui menacent de l’entraver.
A ce propos, je me dois de partager avec vous les deux défis majeurs, qui se posent à nous en ce moment.
Ils sont bien d’ordre sécuritaire et sanitaire.
Du point de vue sécuritaire, nous le savons tous, ces dernières années, nous avons engagé des réformes et consenti des investissements importants pour équiper nos Forces de défense et de sécurité, afin de garantir davantage la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national.
Ce que beaucoup ne savent pas encore peut-être, c’est que depuis deux ans au moins, nous avons déployé un important dispositif de prévention dans nos communes frontalières où la menace terroriste, en raison des développements observés dans des pays limitrophes, est forte ; tant le phénomène a pris de l’ampleur chez certains de nos voisins.
Nous l’avons fait pour prévenir ou éviter au maximum des incursions chez nous, parce qu’il faut bien le dire, la situation dans la sous-région est très préoccupante.
Une telle anticipation a fait ses preuves car, c’est le lieu de le dire, ce ne sont ni les velléités, ni les tentatives qui ont manqué depuis lors.
Mieux, nous avons régulièrement procédé à des interpellations justifiées.
Cependant, malgré nos précautions, nous avons été éprouvés à plusieurs reprises ces derniers temps, ces derniers jours.
Je voudrais ici, au nom de la République, saluer la mémoire de nos soldats et réitérer notre solidarité aux blessés ainsi qu’aux populations affectées.
Ces faits, au-delà de troubler notre quiétude, nous rappellent davantage notre obligation collective de préserver l’intégrité du territoire, l’unité nationale, la concorde et l’harmonie qui nous caractérisent, malgré les désaccords sporadiques inhérents à la vie en communauté.
Cela est si vrai que c’est bien en chœur que nous avons marqué notre indignation face à ces attaques ignobles.
Quoique douloureux, ces faits ne doivent pas nous décourager, encore moins nous détourner de notre objectif : celui de consolider les progrès déterminants qu’ensemble nous avons réalisés ces dernières années.
Comme nous savons le faire désormais, mus par notre nouvel état d’esprit, nous serons, à l’avenir, encore plus déterminés et plus vigilants.
A cet égard, le Gouvernement prend déjà des mesures fortes et poursuivra les investissements nécessaires pour que notre dispositif soit renforcé en moyens tant humains, logistiques que technologiques, afin que ce genre d’incursion sur notre territoire ne puisse continuer.
Vous l’aurez compris, les capacités opérationnelles de nos Forces de défense et de sécurité seront considérablement renforcées.
Les moyens leur seront donnés à suffisance pour leur permettre d’assurer la protection optimale du pays tout entier, de sorte que, même dans leurs propres rangs, il n’y ait plus d’autres victimes.
Dans la même logique, la coopération avec les pays limitrophes sera accrue pour mutualiser les moyens de prévention et de lutte.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
L’autre défi du moment, c’est bien la pandémie de COVID-19. Elle ne cesse d’éprouver le monde et de compromettre gravement l’économie.
Aucun pays n’est épargné, y compris le nôtre. Fort heureusement, la situation n’est pas désespérée.
La mobilisation de la communauté internationale, notamment scientifique, permet d’y faire face avec un certain succès malgré les mutations prévisibles du virus.
La mobilisation de la communauté internationale nous permet donc d’espérer et de constater que la situation n’est pas désespérée.
Les différents vaccins apportent des réponses pertinentes et palpables.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des cas graves et des décès concernent des personnes non vaccinées.
Malheureusement, beaucoup de réticences injustifiées s’observent encore ici et là, et le Bénin n’échappe pas à ce paradoxe.
Cela constitue, pour les gouvernants que nous sommes vous et moi, Mesdames et Messieurs les députés, une préoccupation majeure et un défi que nous devons relever à tout prix.
Là-dessus, notre devoir en tant que dirigeants, c’est de rassurer nos concitoyens, c’est de ne pas les laisser à la merci des courants complotistes qui prospèrent sur l’ignorance et la peur des populations.
Notre devoir, dans ces conditions, c’est de leur dire que les vaccins restent les seules solutions objectives pour venir à bout de la pandémie.
Et notre pays doit relever sensiblement son taux de vaccination comme de nombreux autres pays l’ont déjà fait.
C’est la seule manière de revenir à une vie normale et, les pays qui ne l’ont pas fait, risquent de devenir des foyers de complications diverses, surtout avec la multiplication des variants les uns plus virulents que les autres.
C’est une perspective qui pourrait conduire à la stigmatisation des pays qui se retrouveraient dans une telle situation.
C’est pour l’éviter que nous avons mis l’accent sur la sensibilisation et la vaccination de masse.
Grâce à cette stratégie, les chiffres commencent à s’améliorer et nous devons renforcer cette dynamique qui s’observe maintenant.
Nous devons le faire pour contribuer au nouvel équilibre du monde car, en l’état, nous observons combien il se dégrade.
Comment, mesdames et messieurs les Députés, ne pas par exemple, observer que la cherté actuelle de la vie est principalement due aux effets induits de la pandémie ?
Les prix des produits manufacturés flambent autant que ceux des produits d’exportation ou des matières premières, sans oublier ceux des moyens de transport.
Nous le ressentons gravement, chacun dans son panier, alors même que les droits de douanes, les taxes et les impôts n’ont connu aucune augmentation dans notre pays et que, par ailleurs, les performances de notre agriculture sont remarquables en matière de production vivrière notamment.
C’est le signe que le monde est rentré dans un cycle de cherté rarement observé.
Nous sommes victimes d’une situation globale et c’est la lutte victorieuse contre la pandémie qui aidera principalement à inverser cette tendance à la cherté de la vie.
Mesdames et Messieurs les Députés,
Ce que nos populations constatent ici et là, les souffrances qui ne cessent au jour le jour de malmener nos concitoyens, sont essentiellement dues aux conditions néfastes de la pandémie. Le Bénin doit jouer la partition pour le recul de ce mal. A défaut, soit nous serons stigmatisés, isolés, soit l’échec sera universel et la vie sera de plus en plus difficile, encore plus difficile pour les uns et les autres. Cela n’est pas à souhaiter et comme je l’ai dit tantôt, la situation n’est pas désespérée.
Oui, le Bénin doit jouer sa partition et nous dirigeants, vous et nous, devons tout faire pour que cette partie du monde qu’est le Bénin contribue efficacement à la lutte contre la pandémie.
Ainsi, devrons-nous être solidaires des efforts qui se font partout car, tant que la COVID-19 restera un problème mondial, les grands équilibres seront compromis, mais principalement dans les pays les moins développés.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Fort heureusement, nous sommes suffisamment édifiés désormais pour savoir que, même face à l’adversité la plus redoutable, le Bénin doit continuer à écrire les belles pages de son histoire.
Pour ce faire, seuls l’effort permanent, la détermination résolue, la volonté de bien faire, la maîtrise du cap fixé et l’obsession d’y arriver, sont les conditions de la réussite.
Celles-ci nous aideront à relever le défi du développement socio-économique qui implique l’amélioration durable des conditions de vie.
A cet effet mesdames et messieurs, tous les chantiers engagés pour structurer et moderniser notre pays seront poursuivis et de nouveaux seront lancés.
C’est ce qui traduit justement le Programme d’Action du Gouvernement 2021-2026 que nous avons adopté il y a quelques jours.
Il porte nos ambitions mais traduit surtout notre détermination à bâtir un pays où il fera de plus en plus mieux vivre pour chacun.
Durant le quinquennat qui commence, le Gouvernement fera tous ses efforts pour amplifier nos progrès et nous faire observer que ce qui a été fait au cours des cinq dernières années, n’est que le début d’une épopée.
Mesdames et Messieurs, nos réalisations pendant le quinquennat qui commence seront observées peut-être deux fois, trois plus que ce qui a été fait précédemment. C’est cela désormais notre marque et je voudrais inviter les uns et les autres à observer ce qui va se passer. Le Bénin est désormais béni. Nous serons à la hauteur des attentes qui ont été si longtemps insatisfaites.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Mesdames et Messieurs les Députés,
Je disais tout à l’heure, à l’entame de mon propos, que c’est mon tout premier message sur l’état de la nation en ce qui concerne mon second mandat. Je n’ai pas dit le deuxième, mais bien le second.
Vous comprenez, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Mesdames et Messieurs les Députés, quelle est ma détermination pour faire en sorte que l’élan de ce qui a commencé ne s’essouffle, pour faire en sorte que dans tous les domaines de vie, aussi bien en ce qui concerne nos besoins essentiels de base comme l’eau, l’électricité, les infrastructures routières, la santé, l’école, nous allions le plus loin possible afin que plus jamais cela ne figure dans les revendications, dans les requêtes de nos concitoyens.
Mais ce que nous ferons et qui permettra à notre pays, à nos concitoyens, de constater qu’au-delà des infrastructures de survie, ils peuvent mieux vivre, c’est d’investir pour améliorer le quotidien de chacun, notamment dans son assiette. Nous allons œuvrer de sorte qu’il y ait de plus en plus d’emplois pour nos enfants, pour nos jeunes, pour nos séniors qui malheureusement ont passé leur vie à espérer avoir un emploi.
Le temps qu’il nous reste, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président de l’Assemblée, pour ce second quinquennat, sera suffisant pour impulser tout cela et donner désormais à notre pays une réponse positive, un espoir enfin que notre pays est dans nos mains, que notre destin est dans nos mains et qu’au Bénin, il commence à faire bon vivre.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Cela est à notre portée, n’est-ce pas ? C’est bien notre challenge le plus passionnant. Nous y tenons, nous y arriverons. Nous venons de loin comme nous l’avons déjà dit, mais nous irons le plus loin possible parce que notre état d’esprit le permet désormais.
Unis, nous sommes capables de relever ce défi. Gardons donc le cap !
Je vous remercie.
De Cotonou, Miracle JODEL
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