Le centre Kékéli (qui œuvre pour protection des enfants vulnérables), a organisé jeudi dans un grand hôtel de la capitale togolise, une soirée de gala pour la mobilisation de ressources en faveur des enfants victimes de violences sexuelles, initiative du Centre Kéléli et ses partenaires.
Présent depuis novembre 2006 dans le marché de Hanoukopé à Lomé à l’initiative des Sœurs Carmélites de la Charité Védruna et l’appui de Plan Togo, le Centre Kékéli assure la protection, l’épanouissement et le bien-être des enfants, des familles et des communautés.
Cette soirée de gala vise notamment à mobiliser des ressources financières pour une meilleure prise en charge des enfants accueillis à la Maison d’accueil de transit (MAT) du Centre Kékéli.
Le Centre entend mobiliser plus de 50 millions de F.CFA, fonds qui serviront à construire de nouveaux dortoirs et des toilettes, un réfectoire de 50 places et à assurer la prise en charge alimentaire, médicale et psychologique des enfants de la MAT.
La soirée a été rehaussée par la présence de certaines personnalités : Mme Akoura Kama-Djonna (Représentante de la ministre de l’action sociale), la députée Germaine Anaté Kouméalo (représentante de la marraine de la soirée Mémounatou Ibrahima, 2ème vice-présidente de l’Assemblée nationale), Mme Awa Faly Ba (Représentante Résidente de Plan International Togo) et la Sœur Élisabeth Mabangi (Directrice du Centre Kékéli).
L’ambiance a été entretenue par les jeunes de l’Association Adepoma du centre Kékéli. L’un des temps forts de cette soirée, est la mise en vente de plusieurs articles (bijoux, tableaux d’arts, bougies, perles, vins, savons liquides, pains de savons etc.) fabriqués par les enfants du Centre Kékéli, afin de recueillir des fonds.
Depuis sa création (en 2006), le Centre Kékéli a assisté 1107 enfants (dont 29 garçons) victimes de violences et abus sexuels.
« Nous avons connu des cas de viols, sur mineurs de moins de 8 ans, qui ont nécessité de multiples interventions chirurgicales, des cas d’incestes suivis d’avortements et d’abandon familial et des cas de sodomies sur des garçons de moins de 5 ans qui ont nécessité des rééducations rectales », a souligné la Sœur Élisabeth Mabangi.
« Tout ceci pour vous dire que les violences sexuelles ne sont pas un mythe, comme continuent de le croire bon nombre de personnes, mais plutôt une triste réalité, qui, au-delà de détruire les enfants, déchire la cellule familiale.
Il arrive souvent dans cette prise en charge, que le Centre Kékéli héberge transitoirement beaucoup d’enfants victimes de violences et abus sexuels, surtout les cas incestueux. Au vu du rejet familial dont elles font objet, elles sont amenées à séjourner plus longtemps», a-t-elle expliqué.
« Cet état de fait », a-t-elle poursuivi, « handicape l’accueil d’autres filles puisque la capacité du centre est limitée à 8 places ».
« Ce projet de construction qui est estimé à 40,700 millions de F.CFA, revêt d’une importance capitale au vue du nombre de cas qui continuent de croître d’année en année et aussi pour l’atteinte de la vision 2024 du Centre Kékéli, celle d’elle une référence nationale en matière de lutte contre les violences et abus sexuels au Togo », a précisé la Directrice du Centre Kékéli.
‘Sauver des vies‘
« Nous sommes donc réunis pour cette soirée pour nous rappeler combien l’épanouissement et le bien-être des enfants est très important pour le développement local, mais par la même occasion, faire appel à votre charité, à votre sens de bonté pour qu’ensemble, nous puissions sauver des vies », a-t-elle ajouté.
Le centre Kékéli œuvre pour la protection des enfants vulnérables, notamment les enfants en rupture familiale et sociale, victimes de violences d’abus sexuels, victimes de traite transfrontalière et les enfants victimes d’exploitation économique. Il travaille sur l’ensemble du pays, notamment à Lomé et à Kadjalla (village de la préfecture de Doufelgou dans la région de Kara, environ 420 km au nord de Lomé).
Dans son intervention, la représentante de la ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation) a encouragé et soutenu les responsables du Centre Kéléli au regard de la «noble mission» qu’ils accomplissent en faveur des enfants victimes de violences sexuelles et autres violences.
Mme Akoura Kama-Djonna a mis l’accent sur les efforts menés par le gouvernement ces dernières années, notamment l’amélioration du cadre juridique et la mise en place des mécanismes institutionnels visant à promouvoir et à protéger les femmes et les filles.
« Parmi ces mécanismes figure la mise en place par le ministère de l’action sociale, d’une politique nationale d’équité et d’égalité du Genre et les maisons de la femme qui ont pour vocation d’offrir une prise en charge psychologique et juridique aux victimes de violences », a-t-elle rappelé.
« Pour renforcer l’action de l’État, une panoplie d’acteurs non étatiques s’investissent tous les jours pour l’égalité du genre et l’élimination des violences exercées sur les femmes et les filles. Le 9 décembre dernier, toujours dans l’optique d’améliorer la lutte contre les violences et de renforcer la prise en charge multisectorielle des victimes, les ministères de l’action sociale, de la santé, de la justice et de la sécurité ont lancé le projet +One Stop Center+ au CMS d’Adidogomé dans le but d’offrir un service intégral holistique aux survivantes », a-t-elle indiqué.
Rappelons que le Centre Kékéli intervient aussi dans les écoles, les ateliers, les marchés et les associations et durant les vacances scolaires à travers ses programmes de prévention. FIN
Junior AUREL