Un hommage national a été rendu ce samedi à Lomé, aux sept casques bleus togolais tués le 8 décembre au Mali, lors d’une cérémonie empreinte d’émotion présidée par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, a constaté l’Agence Savoir News.
Le véhicule blindé de type Mamba MK7 a sauté sur la charge d’un engin explosif improvisé entre Douentza et Sévaré sur la Route nationale 16, dans la région de Bandiagara. Bilan 7 morts (dont une femme).
Il s’agit des Sergents-chefs Gnaro Toï, Amédekouva Dosseh, Sergent Tetena Atcham, Sergent Abalo Assimah, du Sergent Padaki Poyodi, du Caporal-chef Lemou Essoyo-Mawe et du soldat de première classe Mawe Awéréou. Au cours de cette attaque, trois autres casques bleus togolais ont été grièvement blessés.
Lors de la cérémonie, le président Faure Gnassingbé avait à ses côtés, le Premier ministre Mme Victoire Tomégah-Dogbé et la présidente de l’Assemblée nationale Mme Yawa Djigbodi Tsègan.
Des ministres, des députés, des diplomates, ainsi que de hauts responsables militaires étaient aussi présents à cette cérémonie, tenue à la place des fêtes de la présidence.
Une importante délégation du commandement de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) a également pris part à la cérémonie.
Sur de grandes banderoles, on pouvait lire : « Pour la paix, chacun doit donner un peu du sien, mais ceux-ci ont donné tout », « Votre sacrifice n’est pas vain, car vos œuvres continuent en chacun de nous » ou encore « Les forces armées togolaises ne fléchiront pas devant l’obscurantisme et la barbarie ».
Plusieurs temps forts ont marqué cet hommage national : l’arrivée des sept cercueils recouverts du drapeau national, dépôt de gerbes au pied de chaque cercueil par la ministre des armées Mme Essossimna Marguerite Gnakadè, courtes prières, discours du chef d’Etat major général des Forces armées togolaises (FAT) le général Dadja Maganawé, décoration des sept victimes à titre posthume/ chevalier de l’ordre du Mono par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé, des tirs d’engagement et la remise de drapeaux aux familles des victimes.
« Votre combat a un sens qui dépasse le cadre de ce conflit sahélien »
Dans son intervention, le chef d’Etat major des Forces armées togolaises (FAT) a présenté aux familles des victimes, « les condoléances du président de la République ».
« Je vous demande d’être fier de l’engagement et de l’héroïsme de vos enfants qui sont désormais ceux du Togo », a lancé le général Dadja Maganawé
« Les séquelles de cette attaque injuste et la disparition de ces soldats de la paix sont difficiles à supporter, tant pour leurs frères d’armes que pour leurs familles. Que les familles trouvent ici le confort, car nous avons foi que ces soldats qui nous ont quitté en héros de la liberté, reposent déjà auprès du Père Céleste, Père de l’humanité. Votre combat a un sens qui dépasse le cadre de ce conflit sahélien », a-t-il ajouté.Précisons qu’au lendemain de cette attaque, le chef de l’État togolais a exprimé son « indignation » et a « salué la mémoire de ces valeureux hommes et femmes tombés au champ d’honneur ».
Les forces armées togolaises, avait martelé Faure Gnassingbé, « combattront, aux côtés de la MINUSMA et partout ailleurs, l’ennemi commun qu’est le terrorisme ».
De son côté, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et Chef de la MINUSMA El-Ghassim Wane avait condamné « vigoureusement cette attaque lâche » et souligné qu’elle pourrait constituer un « crime de guerre conformément au droit international ».
Rappelons qu’en mai 2016, cinq casques bleus togolais ont été tués dans une embuscade « terroriste » dans le centre du Mali.
En novembre 2016, un casque bleu togolais et deux civils maliens ont été tués dans l’attaque d’un convoi de Casques bleus près de Douentza, dans le centre du Mali.
En février dernier, une vingtaine de Casques bleus ont été blessés, toujours dans le centre du Mali lors d’une attaque contre leur camp.
Le Togo compte 1.100 casques bleus au Mali. FIN
Junior AUREL