Au moins 70 personnes déplacées internes ont été tuées en dix jours à la suite d’une série d’attaques meurtrières menées par des groupes armés contre des camps de déplacés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a alerté mardi avec consternation le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
NEW YORK, USA, le 01 Decembre 2021,-/African Media Agency (AMA)/-Lors du dernier incident, au moins 26 personnes ont été tuées dimanche 28 novembre dernier sur le site de Ndjala dans la zone de santé de Drodro dans la province de l’Ituri, selon les autorités locales. Dix femmes et neuf enfants figurent parmi les morts et 11 personnes ont été blessées.
« Les assaillants ont utilisé des armes à feu, des machettes et des couteaux », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR.
Dans une autre attaque menée le 21 novembre dernier, un groupe de miliciens a attaqué Drodro et Tché, un autre site pour personnes déplacées. Selon les autorités, 44 personnes ont été tuées à Drodro et plus de 1.200 abris ont été détruits. Près de 1.000 abris ont été détruits à Tché.
Ces attaques ont entraîné un déplacement massif de la population. La plupart a trouvé refuge au site des déplacés de Roe, protégé par les Casques bleus de la Mission onusienne en RDC, MONUSCO.
Un site de déplacés a doublé de taille en moins de 48 heures
Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), pas moins de 20.000 civils se sont ainsi réfugiés à Roe. Ce site, proche d’une base militaire de la MONUSCO, a doublé de taille, passant de 21.000 à 40.500 habitants en moins de 48 heures, « obligeant les familles nouvellement arrivées à dormir à la belle étoile ».
L’Ituri est l’une des provinces les plus affectées par les déplacements de population en République démocratique du Congo. D’après les Nations Unies, plus de 1,7 million d’hommes, femmes et enfants sont déplacés à l’intérieur de la province, dont plus d’un tiers dans le territoire de Djougou ; les enfants représentent 52% des personnes déplacées.
Face à cette dernière vague de violence, ce sont plus de 5 millions de personnes, qui ont été contraintes de fuir leurs foyers en RDC. Selon le HCR, il s’agit d’une hausse de 400.000 personnes par rapport à début 2021. « La majorité d’entre elles vivent au sein de communautés d’accueil, mais plus de 330.000 sont hébergées dans des sites de déplacement » a ajouté M. Cheshirkov, relevant que les principaux besoins sont la nourriture, les abris et les soins de santé, ainsi qu’une assistance psychosociale.
Dans une autre attaque de déplacés au Sud-Kivu, six enfants et une femme enceinte tués
Ailleurs dans l’est de la RDC, un groupe armé a attaqué un site de déplacés dans la ville de Mikenge au Sud-Kivu le 14 novembre, tuant six enfants et une femme enceinte. Huit autres personnes ont été blessées par des machettes et des balles. Selon le HCR, les habitants ont fui et leurs abris ont été détruits.
Ces attaques, qui découlent en partie de tensions intercommunautaires, aggravent les problèmes auxquels sont confrontées les déplacés internes. « Le vol de bétail, qui accompagne souvent les raids, aggrave l’insécurité économique et la violence ajoute à la détresse des personnes qui ont été contraintes de fuir leur foyer au moins une fois », a détaillé le porte-parole du HCR, ajoutant que cela « suscite également la peur chez les populations locales ».
Face à ce regain de violence qui touche particulièrement les civils, l’Agence onusienne appelle toutes les parties à respecter le caractère civil et humanitaire des sites de déplacement, où tant les déplacés internes que la population locale sont attaqués dans leurs maisons. Le HCR demande également aux parties de garantir l’accès aux sites afin que les acteurs humanitaires puissent fournir une assistance essentielle.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.
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