Des dizaines de « terroristes » ont été tués, « 300 suspects interpellés » et des bases détruites entre le 21 au 27 novembre lors d’une opération conjointe entre les armées du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo, a annoncé mardi le ministre burkinabé de la Sécurité Maxime Koné.
Pendant ces six jours, 5.728 soldats – 2.050 du Burkina Faso, 800 de Côte d’Ivoire, 1.851 du Ghana et 969 du Togo – « ont été déployés sur le terrain de part et d’autre des frontières avec 881 engins roulants et six vecteurs aériens pour une opération conjointe » antijiahidiste baptisée « Goundalgou 4 », a declaré le ministre lors d’une conférence de presse.
« Cette mutualisation des effectifs et des moyens a permis à nos forces de défense et de sécurité de mener plusieurs opérations de patrouille, de procéder à des bouclages de zones suivis de fouilles, des vérifications d’identité et de détruire des bases de groupes armés terroristes », a-t-il dit.
Selon lui, l’opération a permis « d’interpeller 300 suspects dont plusieurs étaient recherchés, de saisir 53 armes à feu, d’importantes quantités de munitions » et « 144 véhicules et cyclomoteurs », ainsi qu’une « importante quantité de stupéfiant », sur l’ensemble des quatre pays, a-t-il détaillé.
Sur le territoire burkinabé, « cette opération a permis de détruire cinq bases terroristes, d’interpeller 41 suspects » et « une trentaine de terroristes (ont été) neutralisés lors d’affrontements avec des unités dans les forêts du sud-ouest et des cascades », des zones frontalières de la Côte d’Ivoire, Selon M. Koné.
« Le climat d’insécurité entretenu par la criminalité transnationale, les trafics de tous genres, les vols à main armés, les enlèvements et les assassinats ont justifié la conduite de cette opération conjointe multilatérale », a-t-il justifié.
Entre 2018 et 2019, trois autres opérations avaient eu lieu entre le Burkina Faso et ces pays, mais de manière bilatérale, notamment « dans les zones qui font face à l’émergence des groupes armés terroristes tel que Boko Haram, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) », a rappelé Maxime Koné.
Pays pauvre d’Afrique de l’ouest, le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus régulières et meurtrières. Le 21 novembre, au moins neuf gendarmes et une « dizaine de civils » ont été tués à Foubé (nord) lors d’une attaque attribuée à des jihadistes.
Le 14 novembre, ce sont au moins 57 personnes, dont 53 gendarmes, qui avaient été massacrés dans un assaut contre un détachement de gendarmerie à Inata, toujours dans le nord.
SOURCE : AFP