Une dizaine de personnes ont été blessées lors d’incidents qui ont suivi samedi à Ouagadougou la dispersion de manifestants dénonçant l' »incapacité » du pouvoir à endiguer la violence jihadiste au Burkina Faso, a-t-on appris dimanche de source hospitalière.
« Au moins dix blessés ont été enregistrés », a indiqué à l’AFP une source dans l’un des plus importants hôpitaux de la capitale burkinabè, sans préciser l’état de gravité des patients hospitalisés.
Parmi les blessés figurent un enfant et deux journalistes qui l’ont été lors des tirs de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, dont plusieurs ont également été blessées, selon le gouvernement qui n’a pas fourni de chiffres.
La Coalition du 27 novembre qui avait appelé à manifester, a demandé à ses partisans de rester mobilisés, mais la situation était calme dimanche à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l’AFP.
Quelques pick-up de la police étaient visibles dans le centre-ville où les commerces et stations-service, restés fermés samedi, ont rouvert et où les gens vaquaient normalement à leurs occupations.
« Nous n’avons reçu aucune notification de manifestation », a indiqué un responsable sécuritaire en précisant néanmoins que « des dispositions sont toujours en cours pour éviter de nouveaux troubles ».
Samedi, la police anti-émeutes a dispersé des centaines de manifestants qui voulaient se rassembler place de la Nation en centre-ville.
Des affrontements ont suivi dans les rues adjacentes, où des jeunes en colère ont érigé des barricades, à l’aide notamment de pneus enflammés, et jeté des pierres aux forces de l’ordre, qui ripostaient en faisant usage de gaz lacrymogènes.
Des manifestants ont également vandalisé une partie de la direction de l’état-civil, après avoir tenté d’incendier le bâtiment de la mairie de Ouagadougou, dont le maire avait interdit les manifestations.
Plusieurs manifestants ont été interpellés, dont une des responsables du « Mouvement Sauvons le Burkina Faso », selon cette organisation membre de la Coalition du 27 novembre, sans donner le nombre d’arrestations.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.
L’attaque le 14 novembre d’un détachement de gendarmerie à Inata (nord), l’une des plus meurtrières contre les forces de sécurité, a profondément choqué: au moins 57 personnes, dont 53 gendarmes, ont été tuées par des jihadistes armés.
SOURCE : AFP