Trente cadres militaires (dont 15 femmes) de quatre pays (Bénin, Burkina Faso, Sénégal et Togo) partagent depuis jeudi à Lomé, les bonnes pratiques sur les thématiques de la protection des civils, le genre et les droits humains, a constaté une journaliste de Savoir News.
Ce séminaire régional de deux jours qui se déroule au Centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix (CEOMP), renforcera la collaboration sous-régionale dans le combat commun pour la paix.
Il fait suite à la session de formation de 50 formateurs (dont 20% de personnel féminin) et de 200 éléments des troupes en pré-déploiements (dont 25% de femme) sur la protection des civils, la gestion démocratique de foules, le genre et les droits humains.
Ces activités de formation s’inscrivent dans le cadre du Projet de Renforcement des Capacités du Centre d’Entraînement aux Opérations de Maintien de la Paix (PRC-CEOMP), financé par le gouvernement japonais et mise en œuvre avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
« Le Togo étant le 20ème pays contributeur aux opérations de maintien de la paix, le système des Nations Unies ne ménage aucun effort pour soutenir les initiatives de renforcement des capacités de ses forces de défense et de sécurité. Ce séminaire offre un cadre de partages idéal de bonnes pratiques sur les différentes thématiques et renforcera la collaboration sous régionale dans ce combat commun pour la paix », a souligné Christian Shingiro (Conseiller paix et développement/PNUD).
La rencontre sera marquée par la présentation des concepts, exposés et échanges d’expérience entre les participants.
Ces cadres militaires seront amenés à définir un plan de restitution en fin de session pour qu’ils puissent faire un retour du séminaire dans leurs pays respectifs.
Selon le Colonel Kassawa Kolemaga (chef d’Etat-major de l’armée de terre), ce séminaire est très important à un double titre.
« D’une part, il offre l’occasion d’aborder, dans un esprit de responsabilité partagé, les défis liés à la démarche méthodologique pour une effectivité de la mise en œuvre des concepts de protection des civils, des personnes vulnérables tout en touchant les notions du genre et des droits humains par la fourniture de connaissances de base sur les situations spécifiques aux missions que rencontrent les troupes de maintien de la paix et les forces de police de l’ONU. D’autre part, le plan d’action qui sera validé à l’issue des travaux peut devenir, et nous le souhaitons, un cadre de référence pour l’ensemble des acteurs », a-t-il précisé.
Ce séminaire de formation est animé par des experts du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), du Comité international de la Croix Rouge et du Réseau Ouest Africain pour l’instauration de la paix branche Togo (WANEP-Togo).
« Ces rencontres sont d’une importance capitale. Car, en tant que cadre dans la gendarmerie sénégalaise, nous serons appelés à faire respecter à notre personnel qui est déployé sous nos ordres dans ces missions, le concept de la protection des civils, du genre et des droits humains. Donc, c’est une occasion qui nous est offerte pour maintenir les acquis en la matière, échanger avec les autres pays pour acquérir les bonnes pratiques. Ce qui nous sera bénéfique, une fois déployés sur les théâtres d’opération », a confié un cadre des Forces de sécurité et de défense du Sénégal.
A la fin de cette formation, ces cadres militaires auront une compréhension commune de la notion de «protection» dans le contexte onusien du maintien de la paix, par opposition aux autres fonctions et acteurs de protection.
Les échanges permettront également de clarifier : (1) les normes et attentes institutionnelles des Nations Unies en matière de planification de la protection et l’exécution des activités de protection et (2) les différents rôles et responsabilités de tous les acteurs de la protection (civils, policiers et militaires) au sein d’une opération de maintien de la paix de l’ONU. FIN
Chrystelle MENSAH/Rédaction