Une cinquantaine de professionnels des médias (public/privé) et de représentants d’Organisations de la société civile ont bouclé ce vendredi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé), deux jours de formation sur la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.
Initiative du Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (Ciplev), soutenue par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cette rencontre a permis aux participants de mieux cerner les notions liées à l’extrémisme violent, en lien avec le terrorisme.
Les travaux ont été ouverts par le ministre de la sécurité, le général Yark Damehame, en présence de Mokhtar Fall (représentant résident adjoint du PNUD au Togo). Le préfet de la Kozah, le colonel Hèmou Badibawou Bakali, était également présent.
La formation intervient, après celle tenue à Sokodé au profit de la même cible, de la région centrale.
Le Plan d’action des Nations Unies pour la prévention de l’extrémisme violent de 2015, demande aux États du monde entier d’accorder une attention accrue aux causes et facteurs sous-jacents de l’extrémisme violent, après des décennies de stratégies donnant une priorité excessive aux interventions militaires.
Pour la mise en œuvre de ce plan, le PNUD a élaboré un cadre mondial intitulé « Prévenir l’extrémisme violent par le développement inclusif et la promotion de la tolérance et du respect de la diversité ».
Ce cadre met en exergue la menace terroriste et les dangers liés à l’extrémisme violent qui se sont multipliés ces dernières années et leurs ramifications au niveau local, régional et même international inquiètent de plus en plus.
Au Togo, le PNUD contribue au côté du gouvernement à la stabilité et à la consolidation durable de la paix à travers les projets financés par le fonds de consolidation de la paix mis en place par les Nations Unies.
Il s’agit notamment du projet renforcement des capacités nationales et communautaires de prévention des conflits et violences et la protection des droits de l’homme au Togo ainsi que du projet Plateforme de dialogue communautaire pour la cohésion sociale et le développement local.
« Le PNUD, dans une approche régionale, a soutenu deux projets transfrontaliers de prévention de l’extrémisme violent, d’une part entre le Bénin, le Ghana et le Togo et d’autre part entre le Bénin, le Burkina Faso et le Togo. A travers ces initiatives, 19 comités préfectoraux et 187 comités cantonaux de prévention de l’extrémisme violent ont été installés dans les régions Savanes, Centrale et Kara et un mécanisme d’alerte précoce a été mis en place au niveau de la région des Savanes », a souligné Mokhtar Fall à l’ouverture des travaux.
Selon lui, le gouvernement ne peut porter seul ce combat sans la participation de tous les acteurs.
« Les médias et organisations de la société civile ne peuvent pas rester en marge de cette lutte contre l’extrémisme violent, car vous constituez le lien principal entre les citoyens et leur gouvernement et entre les citoyens eux-mêmes. La proximité des journalistes avec la population et leur appartenance aux différents réseaux sociaux et communautés, font d’eux des acteurs incontournables dans le mécanisme de prévention et de gestion des crises, des conflits et de renforcement de la cohésion sociale. Par ailleurs, le rôle important joué par les organisations de la société civile n’est plus à démontrer », a-t-il précisé.
Dans son intervention, le ministre de la sécurité a rappelé les mesures prises ces dernières années par le Togo, notamment dans l’extrême nord du pays pour prévenir des actes terroristes.
« Le chef de l’État avait pris des dispositions pour qu’on puisse mettre une ceinture sécuritaire dans la partie septentrionale qui fait frontière avec le Burkina-Faso. En plus de cette disposition, il a pensé aussi à des mesures souples, car il faut comprendre ce qui peut amener une population à se radicaliser. C’est d’ailleurs, ce qui a motivé la création du Ciplev », a expliqué le général Yark Damehame.
Rappelons qu’une opération dénommée +Koundjoaré+ a été lancée depuis septembre 2018 dans la région des Savanes (nord) pour faire face à la menace terroriste. Ainsi, un important dispositif a été déployé tout au long de la frontière avec le Burkina Faso pour empêcher d’éventuelles infiltrations djihadistes.
Une attaque terroriste a été même repoussée dans la nuit du 9 au 10 novembre dernier à Kpendjal (nord) par des éléments des forces de défense et de sécurité. FIN
Edem Etonam EKUE