Au moins 28 gendarmes et quatre civils ont été tués lors de l’attaque perpétrée dimanche par des jihadistes présumés contre le détachement de gendarmerie d’Inata, dans le nord du Burkina Faso, selon un nouveau bilan officiel publié lundi.
Ce nouveau bilan provisoire « fait état de 28 soldats tombés et 4 civils tués », indique un communiqué du gouvernement.
Un précédent bilan officiel donné dimanche soir faisait état d’au moins 20 morts, 19 gendarmes et un civil.
Le gouvernement précise que 27 gendarmes ont été retrouvés sains et saufs.
Le détachement de gendarmerie d’Inata, ville de la région du Sahel et proche de la frontière du Mali, comprenait entre 100 et 150 hommes, selon des sources locales.
Cette attaque est l’une des plus meurtrières contre les forces de défense et de sécurité burkinabè depuis que le Burkina Faso est confronté aux actions jihadistes, qui ont débuté dans ce pays il y a six ans.
Le ministre de la Sécurité Maxime Koné avait affirmé dimanche que les gendarmes attaqués « ont résisté et se sont battus avec bravoure ». Selon une source sécuritaire, l’attaque a été menée par « un important nombre d’individus armés » circulant « à bord de plusieurs pick-up et motocyclettes ».
Il a évoqué « de longs échanges de tirs » entre les assaillants et les gendarmes. « Nous devons rester soudés et déterminés face aux forces du mal qui nous imposent une guerre sans merci », a réagi lundi le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré sur son compte Twitter.
« Nous ne laisserons pas saper les fondements de notre Nation », a-t-il assuré, saluant « la mémoire de nos vaillantes forces de défense et de sécurité tombées sur le champ d’honneur ».
Un deuil national de 72h aura lieu de mardi à jeudi. Vendredi, sept policiers ont été tués et cinq blessés lors d’une attaque à Alkoma, dans la province voisine du Séno, dans le nord-est du Burkina Faso, selon la direction générale de la police.
Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l’est, dans la zone dites des « trois frontières », aux confins du Mali et du Niger, deux pays également confrontés aux opérations des jihadistes armés.
Les violences, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2.000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.
Mardi, l’opposition burkinabè a exigé des « mesures urgentes » face à la « dégradation de la situation sécuritaire » après la recrudescence des attaques jihadistes, menaçant de descendre dans la rue pour réclamer la « démission immédiate du chef de l’Etat », qui avait mis la lutte contre « le terrorisme » au coeur de la campagne pour sa réélection pour un deuxième mandat de cinq ans, fin 2020.
SOURCE : AFP