Le ministre chargé des enseignements primaire et secondaire a révoqué 1192 directeurs d’établissements du préscolaire et primaire pour avoir observé une grève « illégale », une « provocation », a dénoncé le parti politique FDR (Forces Démocratiques pour la République/opposition togolaise).
A l’appel de la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN), des enseignants avaient observé une grève les 3 et 4 novembre pour exiger notamment le paiement des « primes spéciales promises par gouvernement ».
Déjà la veille, le ministre chargé des enseignements primaire et secondaire et son collègue de la fonction publique avaient mis en garde les enseignants-grévistes, jugeant leur grève « d’illégale ».
Dans un communiqué rendu public, Le parti FDR demande au ministre des enseignements primaire et secondaire « de rapporter sa décision, afin de ramener la sérénité dans le secteur de l’éducation, sérénité indispensable pour un véritable dialogue entre les différents acteurs et pour le bon déroulement de l’année scolaire ».
« Au lieu d’honorer ses engagements à l’égard des enseignants, le gouvernement passe par cette mesure d’intimidation pour empêcher tous les Syndicats d’entrer désormais en grève pour la défense de leurs intérêts corporatistes comme les y autorisent les lois et règlements en vigueur », critique le parti de Me Paul Dodji Apévon.
Cette formation politique « trouve fantaisiste l’attitude du gouvernement qui n’a éprouvé visiblement aucune gêne à discuter avec la FESEN et d’autres syndicats pour conclure avec eux des accords, trouve aujourd’hui la même FESEN illégale lorsqu’elle exige la mise en application desdits accords ».
Précisons que les directeurs d’établissements du préscolaire et primaire révoqués, « sont remis à la disposition de leur direction régionale de l’éducation respective pour être redéployés en qualité de chargé de classe dans une école primaire publique ».
Dodzi Komla Kokoroko (ministre chargé des enseignements primaire, secondaire et technique), a invité vendredi soir, les directeurs d’établissements concernés, à rejoindre rapidement les rangs, car « le chantage ne construira plus cette République ».
« On peut avoir des oppositions, on peut avoir des idées variées sur un sujet, mais nous devons arriver à dégager de solutions les plus fines et non de faux consensus », avait-il martelé. FIN
Chrystelle MENSAH/Rédaction