LOME, 26 oct/2021 (Savoir News) – La première conférence africaine sur la lutte antitabac et le développement a démarré ce mardi à Kampala (Kenya) sous le thème : « Une Afrique sans tabac : Un appel urgent à l’action commune« , a constaté l’agence Savoir News. La rencontre entièrement virtuelle, a été officiellement ouverte par Pr Emmanuel Nnadozie (African Capacity Building Foundation /ACBF).
La Conférence de trois jours vise à explorer l’interférence de l’industrie du tabac dans les politiques et programmes visant à lutter contre le tabagisme et à améliorer la santé et le statut économique des populations en Afrique.
Il s’agit notamment de présenter l’expertise existante en matière de lutte antitabac en Afrique, d’insuffler une nouvelle énergie à cette lutte sur le continent – et dans le monde entier -, d’harmoniser et de promouvoir l’apprentissage croisé et le partage de la recherche et des pratiques.
La lutte antitabac représente aujourd’hui l’une des stratégies clés pour accélérer programme de développement de l’Afrique et atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies pour 2030. Mais l’industrie du tabac déploie plusieurs tactiques créatives et évolutives pour influencer les politiques et la législation en matière de lutte antitabac.
Un danger pour la santé et l’économie
Le tabac est un produit psychotrope qui met en danger la vie des usagers, avec des répercussions sur la vie de ceux qui sont exposés à la fumée. Les maladies respiratoires causées ou associées au tabagisme sont nombreuses : asthme, infections respiratoires, bronchite chronique, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou encore emphysème pulmonaire. C’est un problème de santé publique et un frein au développement des nations africaines.
La diminution de la prévalence du tabagisme et de l’exposition à la fumée de tabac permettra de réduire la charge de morbidité et de mortalité due au tabac. Et cette première Conférence africaine vise à soutenir différentes initiatives nationales et régionales de lutte antitabac.
Selon Pr William Bazeyo (président de la conférence et directeur de l’ACCT), il est temps de s’unir pour une lutte efficace contre le tabac.
« Des statistiques alarmantes indiquent que nous ne sommes pas en train de gagner la guerre contre les maladies évitables dues au tabagisme en Afrique. Derrière chaque maladie et chaque décès évitables causés par le tabac se cachent des familles dont le soutien de famille a disparu », a déploré Pr Bazeyo
« Le coût combiné pour les budgets nationaux de santé est multiple. L’heure est venue pour les chercheurs, les décideurs, les partenaires du développement et les communautés d’Afrique de s’unir dans une action commune de lutte antitabac », a-t-il souligné.
Des réflexions nourries porteuses de solutions
Plusieurs points feront l’objet de réflexions lors de cette conférence notamment, la mise en œuvre de la lutte antitabac, les stratégies et le financement de la lutte, les ressources humaines et internationales pour une lutte antitabac efficace, etc. Ils aborderont les valeurs socioculturelles, ainsi que les comportements à risques multiples et essayerons de comprendre l’effet des produits émergents sur la lutte antitabac. La Covid-19 fait également partie des points de réflexion.
« La conférence alimentera l’engagement continu avec les décideurs politiques, les bailleurs de fonds, les professionnels de la santé, les agriculteurs et les communautés et nous aidera à nous unir pour réorienter le récit du tabac comme moyen de générer des emplois et des revenus à court terme », a expliqué le président de l’ACCT.
« Nous voulons plutôt nous concentrer sur l’amélioration des résultats en matière de santé, qui est la première étape pour faire progresser la productivité, le potentiel de gain, la croissance inclusive, l’autonomisation sociale et la durabilité environnementale en Afrique », conclut M. Bazeyo.
Notons que chaque année, trois millions des 30 millions de décès d’adultes dans le monde sont imputables au tabac. En termes de tendances actuelles du tabagisme, d’ici 2025 environ, ce nombre annuel passera à 10 millions de décès, dont sept millions dans les pays en développement. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’un adolescent africain sur cinq consomme du tabac. En outre, les décès liés au tabac devraient doubler dans les pays à revenu faible ou intermédiaire entre 2002 et 2030.
Quid des cigarettes électroniques
Selon le rapport 2019 de l’OMS sur les épidémies mondiales, les cigarettes électroniques sont »indubitablement nocives » car elles contiennent des substances toxiques dont la nicotine qui crée une forte dépendance. L’impact sur la santé des utilisateurs et des non-utilisateurs exposés aux aérosols émis est profondément préoccupant. Il est prouvé que l’utilisation et l’exposition aux cigarettes électroniques peuvent entraîner des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et nuire au développement du cerveau des adolescents. Il urge donc de revoir et insuffler un nouveau dynamisme à la stratégie de lutte antitabac. FIN
Ambroisine MEMEDE
www.savoirnews.tg, l’info en continu 24H/24