Les cadres de la direction, chefs de services, directeurs régionaux, experts industriels et responsables des différents départements de la Nouvelles Société Cotonnière du Togo (NSCT) ont bouclé vendredi, deux jours de conclave à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), rencontre qui leur a permis de mener des réflexions pour de nouvelles stratégies à mettre en œuvre pour booster la production cotonnière.
L’objectif est de mettre en évidence les forces et faiblesses en matière d’organisation et de gestion des compétences à la NSCT, de formuler des propositions concrètes de changements positifs à promouvoir pour renforcer la cohésion d’équipe au sein des départements et entre départements et enfin recommander des outils de gestion du changement et de la performance adaptée au contexte de la NSCT.
La société entend fortement rebondir après la mauvaise performance enregistrée pour la campagne cotonnière 2020-2021. Pour cette campagne, le Togo a produit péniblement 67.000 tonnes de coton-graine contre 116.000 tonnes la campagne 2019-2020, soit une chute de 43%. Or le pays avait tablé sur 152.000 tonnes.
Les raisons évoquées sont multiples: la baisse importante du prix de coton-graine de 265F/kg à 225 F/kg, la mauvaise qualité des semences de coton, environ 14.000 hectares frappés par des inondations dans le nord, une période de sécheresse durant la saison des semis et du développement du cotonnier.
Le Togo entend produire 135.000 tonnes de coton graine pour la campagne 2021-2022 pour une superficie de 190.000 hectares (contre 100.050 hectares, la campagne écoulée).
Tirer des leçons des deux campagnes
Pour le Président du conseil d’Administration (PCA) de la NSCT, M. Simféitchéou Pré, cette rencontre n’est pas un atelier de changement, mais un atelier où tout le monde est appelé à tirer des leçons des deux campagnes qui viennent de s’écouler, avec des résultats qui n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Il a souhaité que la prochaine saison soit le triple de ce que la société a connu en espérant que les intempéries climatiques ne déçoivent pas.
« Nous avons tiré les leçons, nous avons compris ce qui nous a dérangé, maintenant il appartient à chacun de nous de mettre la main à la pâte en apportant sa pierre à la construction de la NSCT pour qu’elle vole de victoire en victoire. Car, nous avons intérêt à produire beaucoup compte tenu de l’industrialisation sur laquelle le chef de l’État a mis le pays à travers la Plateforme Industrielle d’Adéticopé », a martelé M. Pré.
« Une rencontre aussi stratégique ne pouvait pas se dérouler sans que le groupe ne soit présent pour apporter son appui technique, afin de traduire son engagement et soutien dans le développement de la filière coton », a renchéri Yves Roland (Vice-Président et DRH du groupe OLAM Afrique de l’Ouest).
Pour le directeur général adjoint chargé des opérations de la NSCT, Martin Drevon, il est crucial que les messages qui sont transmis, soient compris et validés par chacun pour leur permettre de le restituer à leurs équipes.
Il leur a rappelé l’importance de la communication qui est un élément central dans le changement. Il leur a demandé de créer un environnement favorable à l’échange.
Gestion de changement
« Dans cette gestion de changement, on attend de vous que vous soyez des leaders, des exemples et que vous montriez le rôle à vos équipes. Il faut que nous sortions de notre zone de confort en respectant les valeurs de notre société et la morale. Il faut que l’on se donne les moyens pour mettre en place les outils nécessaires, afin de régler les problèmes. C’est ensemble que nous allons gagner et atteindre nos objectifs. Nous sommes convaincus que nous allons atteindre ensemble ces objectifs », a lancé M. Drevon.
Le préfet de Kloto, Assan Koku Bertin a de son côté, exhorté les participants à mettre en pratique les décisions prises et les a encouragés à resserrer les coudes pour relever les défis.
Pour le maire de Kloto 1, Winny Yawo Dogbatsè, il est vraiment temps de réfléchir à des nouvelles stratégies.
Rappelons que depuis 2009 où la production cotonnière est tombée à 28.000 tonnes de coton-graine (en 2009/2010), cette filière s’est progressivement relevée, passant à 46.244 tonnes de coton-graine entre en 2011.
Elle est ensuite passée à 79.510 tonnes, puis à 80.594 tonnes avant de connaître un léger fléchissement à 77.850 tonnes en 2013/14.
La campagne 2014/15 a connu un important rebond, passant à 114.000 tonnes de coton-graines avant de retomber à 81.000 tonnes pour la campagne 2015/16. Pour le compte de la campagne 2017/2018, il a été produit 117.000 tonnes de coton-graine contre 108.000 tonnes la campagne précédente, soit une progression de 8%.
La meilleure performance en matière de production de coton-graine dans l’histoire de la filière togolaise est de 188.000 tonnes en 1998/1999. FIN
De Kpalimé, Omer/Rédaction