La coalition qui a animé la mobilisation contre le troisième mandat du président guinéen désormais déchu Alpha Condé a publié vendredi une liste d’une centaine de personnes dont elle réclame l’exclusion des affaires publiques et de la transition.
Sur cette liste figurent beaucoup de membres de l’ancien gouvernement – dont l’ex-Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et l’ex-ministre de la Défense Mohamed Diané – des commandants de police et de gendarmerie, des juges – dont le président de la Cour constitutionnelle – des procureurs, des gouverneurs et préfets.
Tous sont accusés par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de mouvements politiques et de la société civile, d’avoir permis à M. Condé d’obtenir un troisième mandat controversé en octobre 2020 à la tête de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Ils sont passibles de poursuites « devant une juridiction compétente de l’Union africaine » (UA), a déclaré un des dirigeants du FNDC, Ibrahima Diallo, lors d’une conférence de presse. « Pour le moment, on les considère comme étant des présumés auteurs ou co-auteurs du +putsch constitutionnel+, des personnes à extirper de tout processus de retour à l’ordre constitutionnel, en attendant que la justice se prononce », a-t-il précisé.
La liste, précédée d’un texte appelant à ce que toutes les personnes citées soient « bannies de la transition », devait ensuite être remise au colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte, le « Comité national du rassemblement et du développement » (CNRD).
Avant le coup d’Etat du 5 septembre contre M. Condé, le colonel Doumbouya et le commandant de la gendarmerie pour la région de Conakry, le colonel Balla Samoura, tous deux membres de la junte, figuraient sur des listes similaires du FNDC en tant que responsables de la répression du régime Condé.
« Au début de notre combat, nous avions appelé l’armée à prendre ses responsabilités et se ranger derrière les aspirations du peuple de Guinée. C’est ce que les deux ont fait et sur la base de cela, nous avons décidé de les rayer de la liste », a expliqué M. Diallo.
M. Condé a fait adopter par référendum en mars 2020 une nouvelle Constitution et a invoqué ce changement de loi fondamentale pour se représenter après deux mandats, malgré des mois de contestation réprimée dans le sang. Sa réélection vigoureusement contestée par l’opposition avait été précédée et suivie par de nombreuses arrestations.
SOURCE : AFP