Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé a appelé à « l’accès équitable aux vaccins pour une immunité collective mondiale », relevant une « fracture vaccinale ».
« La fracture vaccinale reste encore très prononcée et les résultats, largement en-deçà des attentes de ce programme. En effet, pendant que dans les pays du Nord, plus de 50% de la population ont déjà été vaccinés, en Afrique par exemple, environ 1% a reçu le vaccin », a relevé mercredi depuis Lomé, le président togolais dans son discours de la 76è session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
« Nos efforts pour éradiquer cette pandémie ne peuvent aboutir sans une égale répartition des vaccins disponibles pour permettre aux populations des pays africains de se faire vacciner massivement. À cet effet, nous encourageons et soutenons les efforts en cours visant à permettre un accès équitable aux vaccins afin d’assurer de manière effective une immunité collective mondiale », a-t-il souligné.
A l’image de la disparité qui existe dans l’exercice du droit au vaccin, a poursuivi le chef de l’État togolais, « la reprise mondiale, elle aussi, risque de fractionner le monde en deux blocs. D’un côté, la plupart des économies avancées, qui ont accès aux vaccins et qui peuvent espérer une normalisation rapide des activités; de l’autre, les pays qui n’y ont pas ou peu accès et qui restent confrontés à une résurgence des infections et à l’augmentation du nombre de décès ».
« Ce tableau d’un monde bipolarisé face à une adversité commune n’est pas celui que nous voulons. Il est donc de notre responsabilité de faire en sorte que la reprise mondiale bénéficie à tous. Face aux défis actuels du monde, le multilatéralisme ne peut plus se contenter d’être juste un mécanisme diplomatique parmi d’autres. Il doit servir à façonner un ordre mondial, une manière bien particulière d’organiser les relations internationales, qui s’appuient sur la coopération, l’état de droit, l’action collective et les principes d’une coprospérité planétaire », a précisé Faure Gnassingbé.
« La pandémie a induit un important rebond de la misère et contribué à creuser davantage les inégalités sociales et l’écart entre les pays développés et ceux en voie de développement. Selon la Banque Mondiale, la pandémie a déclenché la première récession en Afrique subsaharienne depuis 25 ans. La situation est particulièrement préoccupante dans les pays aux économies fragiles, en particulier les Pays les Moins Avancés (PMA). Pour surmonter les chocs de la pandémie de la COVID-19, il est urgent que nous nous penchions sérieusement sur la question de la dette des pays en développement », a-t-il suggéré.
Notons que le président togolais a également abordé d’autres sujets relatifs notamment au changement climatique, à la paix et à la sécurité en Afrique et dans le monde. FIN
Edem Etonam EKUE