Le parti politique FDR (Forces Démocratiques pour la République/opposition togolaise) a sévèrement critiqué le gouvernement ce lundi, suite aux récentes mesures restrictives prises face à la recrudescence des cas de coronavirus et de décès ces dernières semaines dans le pays.
Le parti de Me Paul Dodji Apévon dénonce des « mesures drastiques » et « l’attitude du parlement qui, par complaisance, abandonne de plus en plus ses prérogatives au gouvernement par le vote répétitif de l’état d’urgence sanitaire, parfois même au-delà de la période sollicitée par l’exécutif, dans un pays à bout de souffle où les populations vivent dans une précarité criarde ».
« L’Assemblée nationale autorise ainsi par sa complaisance le gouvernement qui, au lieu de penser aussi à un plan de relance de l’économie à l’instar des autres pays, met toute son énergie dans une stratégie politicienne basée sur la peur, l’agressivité et le chantage, au point qu’on se demande si son objectif réel n’est pas de tirer prétexte de la pandémie pour restreindre abusivement les libertés fondamentales et politiques », critique ce parti.
Cette formation politique « trouve notamment inappropriée et injustifiée la fermeture des lieux de culte qui constituaient jusque-là des cadres idéaux et complémentaires pour le renforcement de la sensibilisation contre la pandémie ».
C’est également « dépassée l’interdiction de rassemblement de plus de 15 personnes alors que les marchés grouillent chaque jour de monde », estime-t-il.
Le parti FDR « demande en conséquence et avec insistance au gouvernement de prendre des dispositions pragmatiques pour concilier l’importance de la lutte contre la Covid 19 et l’impérieuse nécessité de la relance de l’économie et du redémarrage des activités sociales et politiques dans le pays ».
Le Togo, à l’instar de plusieurs pays, fait face ces dernières semaines, à une recrudescence des cas confirmés de coronavirus et de décès.
Cette situation a poussé le gouvernement à prendre le 9 septembre, une série de mesures dont la fermeture de tous les lieux de culte et l’interdiction de toutes les manifestations culturelles, sportives et politiques pour un mois.
Les célébrations de mariages civils, religieux et traditionnels sont également interdites pour la même durée et les grands bars et des discothèques et boîtes de nuit sont fermés.
L’accès aux bâtiments administratifs est également subordonné à la présentation d’une preuve de vaccination.
Par ailleurs, le gouvernement togolais a prorogé de 12 mois, l’état d’urgence sanitaire, suite à l’autorisation de l’Assemblée nationale mardi dernier, afin de mener « efficacement » la lutte contre la pandémie.
Notons que le Togo compte 24.655 cas de Covid-19 dont 215 décès, selon les chiffres officiels publiés lundi soir. 20.634 patients sont guéris et 3.806 autres sont sous traitement. FIN
Junior AUREL