Un ancien ministre du président guinéen déchu Alpha Condé, Tibou Kamara, a été arrêté dimanche sur ordre de la junte avant d’être relâché le jour même, a-t-on appris dans son entourage et de source officielle.
M. Kamara, considéré comme un proche de M. Condé, était notamment ministre de l’Industrie et porte-parole du gouvernement jusqu’au putsch mené le 5 septembre par le chef des forces spéciales, le colonel Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir à la tête du « Comité national du rassemblement et du développement » (CNRD).
Il a été arrêté aux premières heures dimanche à son domicile du centre de Conakry par des hommes armés en uniforme qui l’ont emmené vers une destination inconnue sans fournir d’explication, a affirmé à l’AFP l’un de ses proches.
Un second groupe d’une dizaine d’hommes est ensuite revenu fouiller sa chambre et emporter divers objets, dont des téléphones de son entourage, selon la même source.
M. Kamara a ensuite été relâché dans l’après-midi, a indiqué son entourage.
Le CNRD a confirmé cette interpellation dans un communiqué lu en fin de journée sur la télévision publique, l’accusant d’avoir contrevenu à des engagements de neutralité envers le nouveau pouvoir.
« Suite à la rencontre entre le CNRD et les membres du gouvernement sortant (le 6 septembre, NDLR) il leur a été signifié de s’abstenir de toute action ou communication de nature à perturber la quiétude sociale et l’élan patriotique suscité par l’avènement du CNRD », selon le texte.
Selon le CNRD, en ce sens « un engagement a été pris par l’ancien Premier ministre (Ibrahima Kassory Fofana) au nom de tous les membres de son gouvernement ».
« C’est suite à la violation manifeste et répétée de cet engagement que l’ancien ministre Tibou Kamara a été interpellé, entendu par les services compétents puis libéré », affirme la junte, sans préciser ce qui lui est reproché mais indiquant que « plusieurs objets en relation avec cette violation ont été saisis ». « Le CNRD, fidèle à ses engagements à faire de la justice sa boussole, rassure le peuple de Guinée qu’aucune chasse aux sorcières ne sera menée », conclut-il. Lors de la rencontre avec la junte, les membres du gouvernement déchu, démis de leurs fonctions dès le putsch au profit des secrétaires généraux de leur ministère, s’étaient vu interdire de quitter le pays et sommés de rendre leurs documents de voyage et leur véhicule de fonction.
SOURCE : AFP