Assis dans le hall de l’Institut national d’hygiène (INH), le regard tourné vers un technicien, Daniel attend pour faire son test Covid-19. Ce dernier prépare un voyage sur le Burkina Faso et le résultat sera exigé à destination. Depuis l’avènement de la Covid-19, beaucoup de personnes se dirigent vers l’INH pour, soit faire le test ou en obtenir leur résultat.
Laboratoire centrale de santé publique, l’INH est une référence en matière de réalisation des tests de Covid–19 au Togo. Au total 497.435 tests ont été réalisés au Togo, selon les chiffres du gouvernement rendus publics le 18 septembre.
« Chaque Etat a désigné les laboratoires responsables pour réaliser les tests-diagnostic de la Covid-19. Mais la meilleure pratique est que ces laboratoires soient accrédités ISO 15189 », a indiqué Marcel Gbaguidi (Directeur du Système ouest africain d’accréditation, SOAC, lors d’un webinaire).
Selon Amda Songoi (Responsable des laboratoires de l’INH), l’INH est le 1er institut disposant de laboratoires publics accrédités ISO 15189 par le SOAC. Au total, trois laboratoires sont accrédités à l’institut.
Outre l’INH, le laboratoire d’analyses médicales et biologiques de la clinique Biassa (privée) est également accrédité ISO 15189, par le Comité français d’accréditation (COFRAC).
L’accréditation, gage de tests Covid-19 fiables
Depuis l’avènement de la Covid-19, les Etats s’appuient sur leurs laboratoires de biologie médicale accrédités pour réduire les risques de résultats non conformes, renforcer la confiance dans les produits et se positionner, afin d’être compétitifs sur les marchés internationaux.
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« L’accréditation vous donne confiance dans la réalisation de vos activités de laboratoire. Elle permet de gagner la confiance des clients et une bonne visibilité sur le plan international et aussi d’être dans un processus d’amélioration continu », a expliqué Amda Songoi.
Dans le domaine de la santé, l’accréditation représente une reconnaissance formelle accordée aux laboratoires compétents. Toutefois, l’organisme d’accréditation doit être signataire des accords de reconnaissance mutuels AFRAC (coopération africaine d’accréditation), ILAC (International laboratory accreditation cooperation) et IAF (International accreditation forum). Aujourd’hui, une reconnaissance des pairs africains le rend automatiquement signataire de l’IAF et de ILAC (responsables des questions de compétence au plan mondial).
Notons que le SOAC est membre de l’AFRAC et on attend les résultats de son évaluation par les pairs.
Selon Aboubacry Baro (Président du conseil d’administration du SOAC), les résultats des analyses des laboratoires de biologie médicale accrédités par le SOAC pourront désormais être utilisés avec confiance, « La fiabilité des résultats des analyses réalisées par ces laboratoires d’analyse de biologie médicale sera internationalement reconnue y compris en cas d’évacuation sanitaire » a-t-il déclaré.
L’accréditation, porte d’accès aux marchés
« Aujourd’hui, la Covid- 19 et le lancement de la Zone de libre échanges continentale africaine (ZLECAf), placent au centre du jeu, la question de l’infrastructure qualité, en particulier celle de l’accréditation, pour accompagner la stratégie de relance économique de notre région et lui permettre de tirer profit de l’ouverture des marchés africains », a expliqué M. Baro.
« Dans le contexte actuel avec la ZLECAf, il faut impérativement que les produits et services respectent ces normes pour pouvoir accéder aux marchés internationaux. Même dans le traité de la ZLECAf, le protocole 6 vise la conformité de tous les produits aux exigences qualité » a déclaré Arzouma Lare Botre (président de la Haute autorité de la qualité et de l’environnement, HAUQUE au Togo).
Au Mali, le SOAC a permis de promouvoir la qualité grâce à l’accréditation dont les avantages profitent aux consommateurs et aux opérateurs économiques maliens, selon Amadou Diop, Point Focal national du SOAC. Les accords de reconnaissance constituent donc un tremplin pour accéder au marché international.
Ambroisine Mêmèdé
