Milieu de vie des êtres vivants, l’environnement est un ensemble de constituants liés les uns aux autres, dans une parfaite osmose. La nature met à la disposition des êtres qui y vivent, non seulement des ressources mais aussi des services indispensables à leur survie.
Mais depuis des décennies, la nature supporte mal les pressions anthropiques de plus en plus menaçantes qui entament progressivement sa capacité à se mettre généreusement à la disposition de ses habitants, une dégradation aux répercutions nuisibles à l’humain.
Les populations ont progressivement surexploité les ressources naturelles, en particulier les ressources forestières et les ressources en terres, dont elles disposent pour assurer leur subsistance.
Aujourd’hui, jusqu’à un million d’espèces animales et végétales sont menacées de disparition, selon des experts de l’Organisation des Nations unies. A en croire ces derniers, « la nature décline plus vite que jamais dans l’histoire humaine ».
« Nous sommes en pleine processus de dégradation des ressources naturelles », a déploré Dominique Endamanan (Expert de l’Union internationale pour la conservation de la nature/UICN, chargé des forêts en Afrique centrale et occidentale).
« Il y a des pertes énormes ! Des pertes en eau, des pertes en ressources forestières, des pertes en ressources halieutiques, bref toutes les espèces qui sont orientées ou qui sont utilisées pour l’amélioration des conditions de vie des populations sont en pleine dégradation. Les conséquences sont donc énormes », a-t-il déclaré lors d’un webinaire qui a regroupé des journalistes du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN).
Selon Ange boni Yéyé (Assistant programme sciences naturelles et exactes au bureau de l’UNESCO d’Abidjan), les défis de la préservation de l’environnement sont nombreux et il faut une véritable prise de conscience des populations et des décideurs sur les enjeux liés à la préservation de la nature.
Il a -en exemple- énuméré pêle-mêle, quelques-uns de ces défis auxquels font face la Côte d’Ivoire : « le défis de la préservation des forêts primaires en Côte d’Ivoire, la déforestation et mise en culture de terres boisées, développement de l’Agroforesterie, la gestion des eaux usées et des eaux pluviales, l’appui aux initiatives de production des médias environnementaux… », a-t-il expliqué au cours de ce webinaire dont le thème est « Conservation de la nature : quel apport de l’Afrique ?«
Le Togo, également affecté par la dégradation des terres
Le Togo fait également face à une persistance et l’acuité des problèmes de désertification et de dégradation des terres causées en grande partie par la pression des actions anthropiques sur l’environnement.
Les régions les plus affectées par la dégradation des terres sont la Savane et la Kara (nord).
Selon les analyses du ministère de l’environnement et des ressources forestières, la superficie totale des terres dégradées est estimée à 2 349 km2, soit 4,14% du territoire national, sur la période 2000 à 2010. Ceci équivaut à une dégradation de 23.490 ha par an sur le plan national.
« Cette dégradation provient essentiellement d’une dynamique négative de l’occupation des terres, une baisse de la productivité nette des terres, une variation relativement stable du stock de carbone organique du sol », indique les résultats de l’analyse. Il est donc impérieux se s’impliquer dans la conservation de notre espace vital.
Conservation de la nature : que fait l’Afrique ?
Cette réflexion était au cœur d’un webinaire qui a regroupé le 3 septembre, les membres du REMAPSEN. Il s’agissait de réfléchir sur les interventions africaines en faveur de la conservation de la nature.
Pour Dominique Endamana, aucune activité de conservation ou de gestion durable des ressources ne peut se faire sans les populations. Cela implique le respect des droits des jeunes et des femmes, des populations autochtones qui dépendent entièrement de la nature.
« La conservation de la nature appelle à la mutualisation des efforts, des ressources par tous les acteurs et elle mérite donc une forte implication du secteur économique privé -principaux utilisateurs des ressources pour le gain tangible-, et cet appel doit être soutenu par les politiques gouvernementales », a-t-il expliqué.
L’urgence de la restauration
Domaine très vaste, la restauration prend en compte la restauration des terres, celle des politiques, des moyens d’existence, …, la restauration de tout ce qui peut être utile et qui peut accompagner l’inverse ou renverser la tendance des dégradations.
Concernant la restauration des paysages, notons qu’en 2011, la communauté internationale avait lancé l’initiative du défi de Born qui consistait à restaurer 350 millions d’hectares de forêts dégradées dans le monde d’ici à 2030.
« Nous avons amené plus d’une dizaine de pays de l’Afrique de l’ouest à prendre un engagement dans ce sens. Et c’est cet ensemble de contributions que nous accompagnons les pays à mettre en œuvre aujourd’hui, à travers un certain nombre de projets. La quasi-totalité de nos projets parlent aujourd’hui de la restauration des paysages », a expliqué M. Endamana.
Togo 2030 : Restaurer 80% des espaces dégradés
Le Togo se fixe comme ambition de restaurer d’ici 2030, au moins 80% des terres dégradées et limiter à 2% la dégradation des terres non encore dégradées, en vue de renforcer la préservation des écosystèmes terrestres par rapport à la situation référence (2010). Afin d’atteindre cette cible principale, il s’agira spécifiquement d’accroître de 3% la superficie des forêts du Togo, réduire aux 1/3 les terres présentant une tendance négative en matière de productivité nette.
Et si on faisait la promotion de l’éducation environnementale ?
L’éducation relative à l’environnement ou « éducation au développement durable » est un domaine de recherche, de formation et d’actions multi-dimensionnelles, porteuses d’enjeux essentiels (en termes d’évolution des comportements), de connaissances nouvelles et de mise en capacité de chacun, d’être au quotidien, un acteur de la transition et de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.
L’éducation au développement durable est le gage de la prise de conscience, de l’évolution des mentalités, pour au final offrir la possibilité d’une vie plus équitable pour tous, en préservant les ressources terrestres dans l’objectif de la survie à long terme de l’espèce humaine.
Pour faire de l’éducation environnementale une priorité, il faudra connaître les espèces, leur mode de vie, le risque qu’elles encourent pour une prise de conscience et une pleine implication dans leur protection. FIN
Ambroisine Mêmèdé