À la suite du coup d’État qui a eu lieu en Guinée le 5 septembre 2021, lors duquel les militaires du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) ont pris le pouvoir et arrêté le président Alpha Condé, Samira Daoud, directrice du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnesty International, a déclaré :
LONDRES, Royaume Uni, le 06 Septembre 2021,-/African Media Agency (AMA)/- « Nous appelons les dirigeants du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) à protéger et à garantir les droits humains de l’ensemble de la population guinéenne, victime depuis des années de violations et de répression.
« De nombreux opposants politiques et manifestants ont été arrêtés avant et après l’élection présidentielle d’octobre 2020. Il faut que ceux qui sont détenus arbitrairement soient libérés
Nous appelons les dirigeants du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) à protéger et à garantir les droits humains de l’ensemble de la population guinéenne, victime depuis des années de violations et de répression.
Samira Daoud
« Il faut aussi que les instigateurs du coup d’État indiquent le fondement juridique de la détention du président Alpha Condé. Celui-ci doit être inculpé d’une infraction reconnue par la loi ou remis en liberté immédiatement. »
Complément d’information
Des tirs nourris se sont fait entendre autour du palais présidentiel, à Conakry, le 5 septembre 2021 dans la matinée. Les militaires du CNRD, dirigés par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ont arrêté le président Alpha Condé et annoncé le coup d’État à la télévision nationale.
Mamady Doumbouya a déclaré ensuite que le président se trouvait en lieu sûr et avait pu consulter un médecin. Les instigateurs du coup d’État ont dissous la Constitution, suspendu toutes les institutions, y compris le gouvernement, instauré un couvre-feu et fermé toutes les frontières.
Le président Alpha Condé est au pouvoir depuis décembre 2010. Sous son régime, de nombreuses violations des droits humains ont été commises, notamment l’interdiction de réunions pacifiques, le blocage de l’accès à Internet, le recours à une force excessive ayant fait des morts et des blessés parmi les personnes qui manifestaient, et des dizaines d’arrestations arbitraires de militants de l’opposition ou de la société civile.
Dans un rapport de 2020, Amnesty International a recueilli des informations sur les homicides d’au moins 50 personnes perpétrés pendant les manifestations contre la réforme de la Constitution amorcée et mise en œuvre par les autorités en 2019 et 2020. Près de 200 autres personnes ont été blessées et des opposants ont été arrêtés et détenus arbitrairement pour le simple fait d’avoir exercé leur droit à la liberté d’expression ou de réunion pacifique.
Dans un autre rapport, publié en 2019, l’organisation a établi que 70 manifestants et passants ainsi qu’au moins trois membres des forces de sécurité avaient été tués entre janvier 2015 et octobre 2019.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour Amnesty International.
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