Des initiatives en santé mentale et en soutien psychosocial (SMSPS) ont été mis en place par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour aider les populations affectées par les situations d’urgence, les migrants, les déplacés et les communautés d’accueil en utilisant une approche flexible et communautaire.
NEW YORK, USA, le 29 Juillet 2021,-/African Media Agency (AMA)/-« Je suis heureux ». Ce sont les trois mots que Teddy, 12 ans, a écrit lorsqu’un conseiller en santé mentale et en soutien psychosocial (SMSPS) de l’OIM lui a demandé de décrire ce qu’il ressentait en ce moment. La veille encore, il avait écrit « J’ai peur ».
Teddy fait partie des 1,99 million de personnes qui ont été déplacées par le conflit actuel dans le nord de l’Éthiopie. Il vit dans un site surpeuplé à Shire, dans le Tigré, qui accueille des milliers de déplacés internes. L’OIM a établi un centre SMSPS fixe à Shire.
« Ma famille et moi avons fui notre maison pour nous mettre en sécurité avec un important groupe de personnes. Tout s’est passé si vite. Je n’oublierai jamais ce jour-là », a-t-il dans des propos rapportés par l’agence onusienne.
Teddy, comme de nombreux enfants du site, est perturbé par le conflit. « Tout bruit fort et soudain les fait sursauter », explique un parent du site. « Une fois, un camion a déchargé de lourdes pierres, et cela a fait comme un bruit de détonation. Les enfants qui jouaient à proximité ont immédiatement couru se cacher sous une table, se bouchant les oreilles, en pleurs ».
Teddy participe à une séance collective hebdomadaire de thérapie menée par des professionnels de la santé mentale de l’OIM pour les jeunes déplacés internes âgés de 10 à 16 ans. Ces enfants peuvent maintenant commencer à décompresser et à guérir de leurs expériences.
Comme Teddy, beaucoup d’entre eux aiment passer du temps au centre SMSPS de l’OIM qui est équipé de jeux, de jouets et de matériel de dessin, entre autres divertissements pour les enfants. Malgré l’environnement difficile dans ce site de déplacement fortement peuplé, le personnel de l’agence onusienne fait de son mieux pour que chaque enfant se sente rassuré, écouté et en sécurité. OIM/Kaye VirayDes jeux, des jouets, du matériel de dessin et d’autres divertissements permettent aux enfants déplacés par le conflit de profiter de leurs journées dans un centre de santé mentale de l’OIM à Tigray, en Ethiopie.
Soutien en santé mentale et psychosocial dans le nord de l’Ethiopie
En s’engageant dans une variété d’activités culturelles et récréatives, les participants des centres SMSPS ont l’occasion d’interagir les uns avec les autres, de partager leurs histoires, d’apprendre des techniques d’adaptation et d’établir des réseaux de sociabilité.
En outre, les personnes en détresse psychologique sont identifiées et bénéficient d’un accompagnement individuel dans le centre par un conseiller de l’OIM. En plus de la clinique médicale de l’agence onusienne, le centre SMSPS reçoit des centaines de déplacés internes et accueille même des membres de la communauté chaque semaine.
Les services SMSPS de l’OIM dans les sites de déplacement de Shire ont débuté en mars 2021 et se concentrent sur la psychoéducation, les séances d’accompagnement individuel et familial, les premiers secours psychologiques, le soutien aux enfants non accompagnés, la recherche des familles et les services d’orientation en matière de santé mentale.
« L’OIM estime que les activités SMSPS doivent répondre aux besoins uniques des individus, des familles et des communautés, afin de les aider à comprendre leurs capacités et à construire un environnement social qui leur permette de s’épanouir », a déclaré Amel Sahal, responsable du programme SMSPS de l’OIM.
« Cette approche repose sur le fait que le développement humain, la santé mentale et le bien-être psychosocial sont étroitement liés aux relations sociales, qui sont souvent perturbées dans les situations d’urgence », a-t-elle dit.
Ce type d’intervention est donc essentiel, tant pendant qu’après les urgences, pour fournir un soutien psychosocial direct et renforcer les capacités locales afin d’améliorer la santé mentale des individus et des communautés. A ce jour, plus de 15.500 personnes dans le nord de l’Éthiopie ont pu avoir accès aux services SMSPS.OIM/Kaye VirayDes enfants déplacés par le conflit entament le processus de guérison dans un centre de santé mentale de l’OIM à Tigray, en Ethiopie.
Equipes mobiles de santé, de nutrition et de soutien psychosocial
Outre les cliniques fixes, la réponse sanitaire de l’OIM est également menée par le biais d’équipes mobiles de santé et de nutrition et d’équipes SMSPS qui fournissent des services en utilisant une approche mobile dans le nord de l’Ethiopie.
Le personnel dispense des consultations médicales, fournit des services de base en matière de santé sexuelle et reproductive, des services psychosociaux et gère l’identification et l’orientation des enfants en état de malnutrition sévère, ainsi que la promotion de la santé, y compris la communication des risques de la Covid-19 et l’engagement communautaire.
A ce jour, plus de 17.000 personnes ont bénéficié de consultations médicales et plus de 4 600 enfants ont subi un dépistage de la malnutrition. De plus, l’OIM a fait passer à plus de 76.000 personnes des messages de santé clés par le biais d’activités de promotion de la santé au niveau des établissements et des communautés, et plus de 1.300 femmes ont bénéficié de services de santé reproductive.
Outre les services de santé essentiels, l’OIM aide également le Bureau régional de la santé du Tigré à se préparer aux épidémies et forme les travailleurs sanitaires du gouvernement. A Shire, l’agence onusienne a soutenu la formation de 30 travailleurs sanitaires à la préparation au choléra et la formation de 34 travailleurs sanitaires au Programme d’action sur les carences en matière de santé mentale.
Afin de mieux se préparer et répondre aux épidémies, l’OIM soutient la vaccination orale contre le choléra dans les sites de déplacés internes à Mekele et Shire, ainsi que la vaccination contre la Covid-19 pour les déplacés internes à Shire.
Pendant que Teddy joue, on lui demande quels sont ses aspirations et ses rêves. « J’aimerais travailler à l’OIM aussi, à l’avenir », répond-il avec enthousiasme. « Ce centre nous a beaucoup aidés, moi et mes amis, et j’aimerais faire la même chose quand je serai grand ! Peut-être qu’un jour, je pourrai même être le directeur de l’OIM. Dès que l’école reprendra, je ferai en sorte d’étudier dur pour atteindre cet objectif ».
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.
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