Trois Nigérians ont péri samedi dans l’incendie d’un immeuble en partie squatté dans un quartier déshérité de Marseille (sud de la France), probablement d’origine criminelle.
« Nous avons au moins l’existence de deux départs de feu, l’un au sixième étage, l’autre dans la cage d’escalier. Ce qui nous fait partir sur une piste criminelle », a déclaré la procureure lors d’un point presse, s’inquiétant de la situation très tendue sur place entre des Nigérians squattant la résidence et des trafiquants de drogue.
Selon un bilan actualisé du parquet, trois hommes de 20 à 30 ans de nationalité nigériane sont décédés après s’être défenestrés, deux autres personnes qui ont sauté sont en urgence absolue et un enfant âgé de deux à trois ans est très gravement brûlé. Neuf autres personnes sont plus légèrement blessées.
L’incendie s’est rapidement propagé à l’ensemble des étages par les gaines techniques. Mais il n’a pas atteint les appartements qui sont « indemnes de pénétration de fumée ». Les victimes auraient donc « totalement paniqué » voyant que la cage d’escalier était hors d’usage, raconte la procureure.
Pourtant les marins-pompiers, prévenus à 5H23 sont arrivés six minutes plus tard. Ce bâtiment de la cité des « Flamants », situé dans le 14e arrondissement, l’un des plus pauvres de la deuxième ville de France, était voué à être détruit dans le cadre d’un projet de rénovation urbaine.
Dans l’immeuble incendié, un seul locataire de logement social restait. Le reste du bâtiment était largement squatté par des migrants de la communauté nigériane. La cage d’escalier était par ailleurs un point de deal notoire, avec des prix de stupéfiants indiqués sur les murs, a précisé la procureure.
« En l’état, les motifs nous ne les connaissons pas mais sur place la situation est extrêmement tendue », a reconnu Dominique Laurens qui a appelé au calme et lancé un appel à témoins.
La communauté nigériane est très remontée contre les trafiquants qu’elle accuse d’être à l’origine du drame. « C’est une rumeur, maintenant il faut l’objectiver par des témoignages », a insisté Dominique Laurens.