150 acteurs engagés pour la protection de l’enfance issus de 120 organisations de la société civile, des responsables d’établissements scolaires, des élèves et parents d’élèves ont pris part samedi à l’auditorium de Lomé, à une table ronde axée sur le thème : « L’éducation scolaire et le digital à l’épreuve de la covid19 : enjeux et défis ».
Cette rencontre est organisée par le Collectif Zéro Indigent (CZI) dans le cadre de la journée internationale de l’Enfant africain, avec l’appui d’une dizaine d’organisations dont l’Association Femmes chrétiennes Unies dans l’Action (FCUA) et la Voix Eclairée des Enfants Démunies (VEED).
Les débats ont été ouverts par Kokou Ezin (Doyen de l’Inspection générale de l’éducation et représentant le ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat), après les interventions de Mme Nassoma Bouchiratou (Maire-adjoint de la commune Golfe 3) et du coordinateur national du CZI Kofi Lucide Hator.
Dans son intervention, le représentant du ministre a remercié les initiateurs de la rencontre, ainsi que les organisations qui ont apporté leur soutien pour sa réussite.
« Cette activité se veut un carrefour d’échanges et de partage autour d’un thème si pertinent », a-t-il précisé, avant de rappeler les différents textes ratifiés par le Togo dans le cadre de la protection de l’enfant.
En effet, à l’instar de plusieurs pays, le Togo est également frappé de plein fouet par la Covid-19 depuis mars 2020. La rencontre vise à mettre ensemble les différents acteurs engagés pour la protection de l’enfance, afin de réfléchir sur les enjeux et les défis de l’éducation scolaire des enfants pendant cette période de crise sanitaire.
Cette table ronde vise également à (i) mettre à la disposition de ces acteurs, des outils clés pouvant leur permettre d’accompagner au mieux les enfants dans leur éducation scolaire, (ii) donner des conseils aux parents d’élèves en faveur de leurs enfants, candidats aux différents examens et (iii) renforcer chez les élèves, la dimension mentale de la réussite scolaire.
« A travers cette table ronde, nous avons voulu une rencontre d’échanges et de réflexion par rapport aux efforts qui se font déjà par les autorités pour l’éducation des enfants, leur bien-être et leur l’épanouissement », a précisé Kofi Lucide Hator.
« Nous avons invité des élèves (25 élèves au total/garçons et filles) des classes d’examens (troisième, première et terminale) pour les écouter, les conseiller et leur offrir des kits scolaires pour les soutenir à quelques semaines des examens », a-t-il ajouté.
Deux panels et d’éminents panélistes
Deux grands panels animés par douze éminents panélistes ont meublé cette table ronde: « L’enseignement à distance et la solution digitale : impact sur la qualité de l’enseignement et les inégalités » et « L’éducation scolaire : Responsabilités des familles et de la société; suggestions et recommandations ».
Parmi les panélistes: Kayi Dogbé (présidente de l’Association Femmes Chrétiennes Unies dans l’Action/FCUA), Damien Adamahtassah (président de Lions Club/Lomé Espoir), Essivi Mimi Bossou-Soedjede (Directrice de la Maison TV5 Monde et Ados-TV), Rosaline Tsekpuia (jeune ambassadrice UNICEF-Togo) et Kaporal Wisdom (président de l’Association ACES-Afrique).
Les débats ont été très riches, à travers des contributions et diverses approches de solutions. Les panélistes sont largement revenus sur les inégalités observées pendant les cours à distance organisés par certaines écoles et universités. Car les conditions sociales varient d’un ménage à un autre et d’une région à une autre. Par exemple, certaines localités reculées n’ont pas encore accès à l’électricité et à Internet. Certains panélistes ont aussi relevé le coût élevé de l’internet.
« Je me sens interpellée en tant que mère, parent d’élèves, éducatrice et citoyen responsable de me joindre à ce débat d’actualité sur l’éducation scolaire et le digital. Car nous tous savons qu’avec l’apparition de la covid-19, nous avons été contraints de prendre le train en marche. Aujourd’hui, nous sommes tous d’accord que nous ne pouvons plus évoluer sans le digital. Nous faisons beaucoup de choses à distance, même la création des entreprises se fait aujourd’hui à distance », a souligné Mme Kayi Dogbé.
Cette dernière a surtout mis l’accent sur la responsabilité des enfants, lorsqu’on parle de digital: « L’Etat ne pourra pas tout faire à notre place. Nous avons notre part de responsabilité sur l’éducation des enfants ».
« Nous devons être en mesure de contrôler le contenu auquel nos enfants ont accès, parce que tout est sur Internet et tout n’est pas bon pour eux. Nous sommes là pour en débattre et sensibiliser, et les parents d’élèves et les élèves », a-t-elle ajouté.
Le Collectif zéro indigent prévoit d’autres rencontres les mois à venir : une table ronde qui sera consacrée aux femmes et en septembre, une autre rencontre dans le cadre de la journée de la paix. En mai dernier, le Collectif avait réuni plusieurs acteurs autour d’une rencontre axée sur les grossesses précoces en milieu scolaire. FIN
Junior AUREL