Des partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, en route pour son pays après dix ans d’absence, ont été dispersés jeudi par la police alors qu’ils tentaient de se rassembler pour l’accueillir à Abidjan, ont constaté des journalistes de l’AFP.
De premières dispersions de dizaines de personnes ont eu lieu dans la matinée et se poursuivaient en début d’après-midi, en particulier près de l’aéroport où Laurent Gbagbo doit arriver vers 16H30 GMT par un vol commercial en provenance de Bruxelles.
Le long de la route qui mène à l’aéroport, des groupes de partisans de l’ex-président ont dû à plusieurs reprises battre en retraite face aux tirs de gaz lacrymogènes des policiers.
Ils ne cachaient pas leur colère de voir les accès à l’aéroport bloqués, sauf pour les voyageurs devant prendre un avion et les journalistes accrédités par le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI).
« Nous sommes surpris par cette réaction injustifiée », a déclaré à l’AFP Justin Katinan Koné, porte-parole de Laurent Gbagbo, affirmant que des « arrestations ont eu lieu » et que des cars de partisans de l’ex-président venus de province ont été « bloqués à l’entrée d’Abidjan ».
« C’est en décalage par rapport à l’esprit » de coopération entre gouvernement et FPI « qui a prévalu jusqu’à présent », a-t-il dit.
Mercredi, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a déclaré que les manifestations des partisans de l’ancien président étaient autorisées.
« S’il y avait une quelconque interdiction, elle serait rendue publique », selon lui.
M. Gbagbo doit être accueilli au pavillon présidentiel de l’aéroport par ses proches et des dirigeants du FPI. Plusieurs dizaines de notables seront également présents.
Après son arrivée, il se rendra dans le quartier d’Attoban, où se trouve son ancien QG de campagne pour l’élection présidentielle de 2010, pour y être accueilli par les membres de la direction de son parti.
Des centaines de personnes étaient rassemblées en début d’après-midi près de cette résidence d’Attoban où la présence policière était discrète, a constaté un journaliste de l’AFP.
Entre l’aéroport, situé dans le Sud d’Abidjan et Attoban, dans le Nord, le cortège de M. Gbagbo traversera plusieurs quartiers où ses partisans devraient tenter de se rassembler pour l’acclamer.
Laurent Gbagbo rentre dans son pays après dix ans d’absence, à la suite de son acquittement définitif fin mars de crimes contre l’humanité par la justice internationale et du feu vert donné par son rival, le président Alassane Ouattara, au nom de la « réconciliation nationale ».
SOURCE : AFP