Des centaines d’habitants de la zone de l’Anzourou, dans l’Ouest du Niger, fuient leurs villages en raison des attaques jihadistes répétées, selon des élus locaux et des habitants.
« Une bonne partie de la population de l’Anzourou se déplace en direction du Sud. Des vagues venant des villages de Zibane-Koira Zéno, Zibane Koira-Tégui et de Gadabo sont déjà arrivées (vendredi) à Tillabéri », la capitale régionale, a déclaré samedi à l’AFP un responsable municipal.
« Les gens fuient à pied, en voiture et sur des charrettes », a déploré ce responsable, qui a lui-même trouvé « refuge dans une « ville plus sûre ».
En mai, 20 personnes ont été massacrées dans ces trois villages situés dans une zone difficile d’accès et distants de quelques kilomètres.
En mars, treize personnes avaient déjà été tuées dans de précédentes attaques.
L’Anzourou, composée de 24 villages, fait partie de l’immense et instable région de Tillabéri (100.000 km2) située dans la zone dite « des trois frontières » entre Niger, Mali et Burkina Faso, régulièrement frappée par les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’Etat islamique (EI).
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des files d’enfants, de vieillards et de femmes, épuisés, bagages sur la tête et se dirigeant à pied vers des contrées du Sud.
La télévision publique nigérienne a également diffusé vendredi soir des images de centaines de « déplacés, femmes et enfants » et qui « faisaient le pied de grue » devant le siège du gouvernorat de Tillabéri, où une ONG leur a distribué des vivres.
Ce « flux massif de déplacés » est une « nouvelle donne humanitaire » dans la crise sécuritaire qui affecte la région, a commenté la télévision.
« Nous hébergeons à Niamey 70 proches qui ont fui Zibane Koira-Tégui », a déclaré à l’AFP Alidou Moctar, un habitant de la capitale. « Ce sont les attaques de ces derniers jours qui ont semé la panique au sein des villageois ».
Selon l’ONU, à la date du 31 janvier 2021, les violences ont déjà contraint près de 100.000 personnes à fuir leur village dans la région de Tillabéri où 312 écoles (totalisant 22.000 élèves) sont fermées et plus de 30.000 personnes sont privées de « soins de santé » en raison de la fermeture de centres sanitaires.
SOURCE : AFP