« Il n’est pas envisageable, une fois encore, que des gens soient graciés de quelque chose qui devient récurrent », a martelé vendredi, le président béninois Patrice Talon dans une interview accordée à RFI et France 24.
« On a arrêté des gens qui ont été des auteurs d’actes en 2019 et qui ont récidivé. Vous voulez qu’on les gracie à nouveau ? Ce serait une faute », a-t-il enchaîné, en réponse à la question de savoir s’il envisage un « geste d’apaisement » à l’endroit des personnes arrêtées ces derniers temps notamment Reckya Madougou et Joël Aïvo.
« Je n’envisage pas l’impunité, je n’envisage pas à nouveau de fermer les yeux sur ce qui s’est passé, ou bien de gracier ou d’amnistier, parce que ça devient récurrent », a-t-il répété.
Selon M.Talon, si les deux opposants ont été interpellés, « c’est parce qu’il y a des preuves ».
Ces derniers « ont planifié, recruté des gens (…) pour brûler le pays et surtout pour tuer, faire des assassinats aveugles », a-t-il dénoncé.
« Ils ont dit que les élections n’auront pas lieu sans eux, et qu’ils empêcheront par tous les moyens. Ils l’ont dit publiquement. Qu’ils l’aient dit, ce n’est pas grave, mais qu’ils aient agi, là, ça devient sérieux », a poursuivi le chef de l’État béninois.
« Ils n’ont pas de parti politique (…) Une dame débarque, elle n’est pas membre du parti, avec des valises d’argent, avec des sponsors, des chefs d’États des pays voisins, des opérateurs économiques », a-t-il souligné M.Talon, sans citer de nom d’un chef d’État ou d’un opérateur économique.
Le président de la République est-il satisfait du taux de participation (50,63%) de la présidentielle du 11 avril ?
« Pour moi, c’est satisfaisant », a-t-il répondu.
« Les trois duos ont participé à cette élection dans un environnement assez mauvais, de menaces, de violences et d’intoxication. C’est la première élection au Bénin depuis le renouveau démocratique où l’argent n’a pas été le principal élément d’attrait pour les électeurs. Quand on met tout ça bout à bout, on peut comprendre qu’environ 10% n’ont pas participé au vote par rapport à nos habitudes », a-t-il expliqué.
La démocratie en recul au Bénin, à cause de vous, car beaucoup d’opposants sont en exil ?
La réponse du président de la République : « Il y a des gens qui sont appelés à rendre compte de leur gestion, parce que nous sommes dans un pays d’impunité totale depuis si longtemps. Ils ne veulent pas répondre de ce qu’ils ont fait, ils sont partis par eux-mêmes en exil. Ils ont refusé de répondre à la justice. Sinon, moi je ne connais pas un acteur majeur de la politique derrière les barreaux avant les élections ».
M.Talon sera candidat en 2026 ? « C’est mon dernier mandat », a-t-il affirmé. FIN
De Cotonou, Miracle JODEL
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