Le nouvel accord de coopération entre les États d’Afrique, des Caraïbes et des pacifiques et l’Union européenne a été paraphé jeudi soir à Bruxelles, après un long processus, a appris l’Agence Savoir News de source officielle à Lomé.
« Le processus de négociation a été long, mais l’aventure valait la peine d’être vécue », a déclaré Robert Dussey (ministre togolais des affaires étrangères, négociateur en chef de l’OEACP et président du groupe central de négociation ministériel).
Ce fut un moment historique, après cinq sessions de négociation, dix réunions des négociateurs en chef et de nombreux échanges entre l’OEACP et l’UE au niveau technique.
Le 3 décembre 2020, les négociateurs en chef de l’UE et de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP, anciennement dénommé Groupe des États ACP), étaient parvenus à un « accord politique » sur le texte d’un nouvel accord de partenariat qui succédera à l’accord de Cotonou.
Le document paraphé ce jeudi (une fois signé et ratifié par les parties), couvrira un grand nombre de domaines, allant du développement et de la croissance durables aux droits de l’homme, à la paix et à la sécurité, et il sera axé sur une mise en œuvre fondée sur les priorités régionales.
« D’Apia (Samoa dans le Pacifique) à Ezulwini (Royaume d’Eswatini en Afrique), de Kingston (Jamaïque dans les Caraïbes) à N’Djamena (Tchad en Afrique), et de New York, où les négociations ont formellement débuté il y a deux ans et demi, à Bruxelles où nous nous trouvons aujourd’hui et où la plupart des réunions se sont déroulées, nous avons parcouru ces cinq différentes parties du monde pour forger cet Accord avec l’Union européenne et ses États membres, nos alliés et amis clés », a déclaré M.Dussey devant la presse.
Selon lui, le nouvel accord « incarne l’ambition des deux parties de renouveler les termes de leur coopération et de réorganiser leur partenariat autour de nouveaux objectifs, dans un monde en profonde mutation et en constante transformation ».
« Le processus de négociation a certes comporté sa part de défis, mais je me réjouis du résultat final, et je félicite tous les acteurs dont le travail a permis de parvenir à un accord consistant en un socle commun et trois protocoles régionaux », s’est réjoui M.Dussey.
‘Le plus grand cadre de coopération jamais institué à l’échelle mondiale’
« Parce qu’il prend en compte les préoccupations et les attentes des États de l’OEACP, le nouvel accord constitue une base solide pour un nouveau renforcement d’une relation déjà solide avec l’UE. Ensemble, nous nous attaquerons aux défis planétaires, et nous le ferons en étroite coopération avec d’autres partenaires mondiaux », a souligné le chef de la diplomatie togolaise.
Avec les 27 pays de l’UE et les 79 membres de l’OEACP, ce partenariat représente « le plus grand cadre de coopération jamais institué à l’échelle mondiale », a-t-il relevé.
« Nous avons renouvelé notre engagement à consolider notre association de longue date. Nous avons convenu d’un objectif commun, qui est la promotion du développement politique et socioéconomique. Nous avons également convenu de la nécessité d’améliorer le bien-être social des citoyens de nos pays à travers le monde. En effet, nous avons pour aspirations et objectifs communs de permettre à nos populations de mener des vies équilibrées dans des sociétés paisibles, sûres, résilientes, durables et fondées sur des droits », a précisé le négociateur en chef de l’OEACP et président du groupe central de négociation ministériel.
L’OEACP s’est donné pour mission de transformer les économies de ses États membres en leur offrant les moyens de passer du statut d’exportateurs de matières premières et d’un produit de base unique à celui d’exportateurs de produits manufacturés à plus forte valeur ajoutée.
M.Dussey a adressé ses sincères remerciements à la Commissaire Jutta Urpilainen pour son « leadership et sa vision, ainsi qu’à son équipe ».
« Nos négociations se sont déroulées dans une ambiance cordiale, et cela nous a permis de parvenir à un accord satisfaisant ».
Il a également remercié le Conseil des ministres de l’OEACP pour l’honneur et la confiance qu’il lui a témoignés en le désignant pour conduire ces négociations en son nom.
Rappelons que l’accord, pour pouvoir entrer en vigueur, doit être conclu ou ratifié par une sélection et un nombre minimal de parties. La signature, l’application provisoire et la conclusion du document seront soumises à l’approbation du Conseil, sur la base de propositions de la Commission. FIN
Junior AUREL