Quelque 50 acteurs étatiques des ministères de l’action sociale, de la santé, de la justice et de la sécurité et des organisations de minorités sexuelles des régions du grand Lomé, maritime et des plateaux participent depuis jeudi à Kpalimé à une formation sur les droits à la santé sexuelle de la reproduction et les violences faites à l’égard des minorités sexuelles.
La rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet : « engagement de la société civile pour la promotion de la santé, droits sexuels et de la Reproduction pour Tous au Togo ».
Organisée par l’ONG Appui au Développement et à la Santé Communautaire (ADESCO), la formation a reçu l’appui technique et financier de AMPLIFYCHANGE.
Ainsi pendant les trois jours, les participants suivront entre autres des modules sur la Santé et Droits Sexuels de la Reproduction (SDSR) et VIH, présentation des principaux résultats de l’étude Connaissances Aptitudes Pratique (CAP), définition des concepts de stigmatisation et violences liées aux minorités sexuelles, inclusion des minorités sexuelles à la jouissance de la SDSR : protection en dépit de la loi pénale, protection sociale en matière de SDSR en inclusion des minorités sexuelles et enfin rôles et responsabilités des acteurs étatiques en matière de la jouissance de la SDSR sans discrimination.
A terme, les participants seront à même de mieux accompagner les victimes d’abus et de violences sexuelles ainsi que les OSC identifiées lors de leurs activités sur la thématique de violence sexuelle.
Pour le secrétaire général de la préfecture de Kloto Sogoyou Békéyi, le respect, la considération, la prise en charge des minorités sexuelles et l’élimination de toutes les formes de violences basées sur le genre a encore beaucoup de chemin à faire, précisant que comment la société peut-elle tolérer l’écart de comportement observé chez les Lesbiennes Gay Bisexuel Transgenre Queer (LGBTQ).
Il a souligné que le seul mode de reproduction humaine enseigné dans les écoles reste les rapports hétérosexuels. Toutefois, le secrétaire général a indiqué que la société devrait se rendre compte qu’en excluant ces minorités sexuelles de la vie sociale, elle se fait beaucoup de tort en termes de manque à gagner du fait que parmi ces minorités, se trouvent des compétences et des génies qui pourraient contribuer au progrès dans tous les domaines.
Nadzombé Datagni (directeur exécutif de l’ONG ADESCO et chef de file du mouvement Pro-SSR pour Tous) a souhaité qu’à la fin, les acteurs puissent avoir des plans d’action qui leur permettront de mettre en place dans leur ministère, des mécanismes pour que lorsqu’on parlera de la santé sexuelle de la reproduction, chaque Togolais puisse avoir ce droit et d’en jouir.
« L’impact que nous ressentons à travers les acquis de ce projet est édifiant », a pour sa part souligné Amoussou Kégnidè Damien (coordonnateur adjoint du CNLS-IST/SP).
Il a sollicité d’avantage l’appui des partenaires dans ce nouveau contexte d’urgence sanitaire pour aider à renforcer le cadre de la lutte contre le SIDA, surtout les mécanismes qui sont liés à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard des populations.
Selon le maire de Kloto 1, Winny Yawo Dogbatsè, il est important qu’en ces moments difficiles, tout le monde réfléchisse pour savoir comment maintenir une très bonne relation avec les minorités sexuelles.
Il a ajouté que la pandémie qui frappe aujourd’hui le Togo prend une autre allure inquiétante. C’est pourquoi il a invité son auditoire au respect des mesures barrières. FIN
De Kpalimé, Omar/Rédaction