La vaccination contre la Covid-19 « n’est pas obligatoire, mais elle est fortement recommandée », a martelé Pr. Didier Koumavi Ekouévi, président du Conseil Scientifique.
« C’est la position du conseil scientifique », a-t-il appuyé, avant d’enchaîner: « pour le moment, la vaccination reste la seule stratégie la plus efficace, en complément des autres stratégies que nous avons jusqu’à présent ».
Le Togo a réceptionné le 7 mars, son premier lot de 156.000 doses de ce vaccin, dans le cadre de l’initiative Covax. Ce premier lot de vaccins a deux cibles : l’ensemble du personnel de santé (public, privé, soignant, administratif, personnel de soutien, confessionnel, agents de santé communautaires, apprenants des écoles de formation et étudiants des facultés de sciences de la santé) dans une première phase et les personnes âgées de 50 ans et plus et résident dans le grand Lomé, dans une seconde phase.
Environ 31.000 personnes (notamment le personnel soignant) ont déjà reçu leur première dose de vaccin AstraZeneca contre la Covid-19 au Togo entre jeudi et vendredi.
« Ce qui fait une couverture d’environ 90%. Ce qui est extraordinaire, car c’est un chiffre très loin des chiffres enregistrés en Europe où à peine 50% du personnel soignant est vacciné. Nous sommes très contents de cette première phase de vaccination », s’est réjoui Pr.Ekouévi.
La vaccination a démarré depuis lundi à Lomé pour la population : les personnes de 50 ans et plus et les personnes ayant des comorbidité.
Mais, on assiste depuis quelques jours à une forte polémique autour du vaccin AstraZeneca, ce qui a d’ailleurs poussé certains à suspendre son utilisation.
Des cas de troubles de coagulation sont enregistrés parmi les huit millions de personnes vaccinées dans l’Union européenne avec ce produit.
« 50 cas sur 8 millions de personnes vaccinées, soit 1 cas pour 160.000 personnes vaccinées. Juste pour caricaturer: si vous êtes vacciné, vous avez une chance sur 160.000 de faire une thrombose. Mais si jamais, vous êtes infecté par la Covid-19, vous avez une chance sur 100 de mourir, et si jamais vous avec 50 ans et plus, vous avez 4 fois plus de risque de décéder. Faisons simplement la comparaison », a argumenté Pr.Ekouévi.
« Le jour où il y aura un effet indésirable inattendu dont la fréquence est élevée, ou bien le jour on va constater qu’il y a des complications, on va arrêter la vaccination. Pour le moment, nous n’avons pas observé cela. Et nous discutons également avec nos collègues de la sous-région », a poursuivi le président du Conseil Scientifique.
« Nous devons savoir que le vaccin est un médicament et tout médicament entraîne des effets secondaires ou des effets indésirables », a-t-il précisé.
« Le vaccin permettra de réduire les formes graves, de réduire également les hospitalisations et par conséquent, de diminuer la surcharge hospitalière », a précisé Pr.Ekouévi.
L’Agence européenne des médicaments s’est dite mardi « fermement convaincue » des avantages du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, dont l’utilisation est suspendue par plusieurs pays inquiets de possibles effets secondaires.
L’Organisation mondiale de la Santé, dont des experts se penchaient mardi sur le sujet, tout comme l’EMA ont recommandé de continuer à administrer le vaccin AstraZeneca.
Rappelons que le Togo qui a enregistré son premier cas le 6 mars 2020, compte 8.322 cas dont 97 décès, selon les chiffres officiels publiés mardi soir. 6.940 patients sont guéris et 1.285 autres sont sous traitement. FIN
Junior AUREL