Une quarantaine d’acteurs essentiels du secteur forestier ont bouclé vendredi, deux jours de conclave à Atakpamé (environ 175 km au nord de Lomé) sur les enjeux de la gestion durable des forêts, rencontre couplée d’une cérémonie de don de matériels de transformations à des groupements et coopératives.
La rencontre est organisée par le ministère de l’environnement et des ressources forestières avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
Elle s’inscrit dans la droite ligne des objectifs de développement des ressources forestières du Togo.
Ont pris part à cette rencontre : des membres du ministère de l’environnement et des ressources forestières, des fédérations des communes du Togo et de la faîtière et syndicats des opérateurs économiques de la filière bois, de la plateforme des propriétaires des plantations privées et communautaires.
Des commerçants du charbon de bois, du syndicat des transporteurs routiers et des partenaires techniques et financiers étaient également présents.
Objectif principal de ce conclave : définir les bases de la conciliation des objectifs de préservation et d’exploitation des ressources forestières du Togo et identifier de manière participative les mesures appropriées pour une efficacité des interventions.
Ils ont planché sur plusieurs modules: Les engagements internationaux et nationaux pris par le Togo en matière de forêt, la situation de l’exploitation et des mouvements de produits forestiers de 2016 à 2020 au Togo (quels enseignements tirés) et les situations des irrégularités constatées dans l’exploitation des ressources forestières au Togo.
Ils ont également fait l’état des lieux des forêts domaniales au Togo, après une vue générale sur l’exploitation commerciale du bois au Togo.
De matériels de transformations aux groupements et coopératives
Au cours de la rencontre, une dizaine de groupements et coopératives ont reçu de matériels de transformation de produits forestiers non ligneux — fruit de la collaboration du gouvernement togolais et de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) — pour un montant total de 20 millions de F.CFA.
La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de l’environnement et des ressources forestières Foli-Bazi Katari, qui a d’ailleurs ouvert les travaux de l’atelier.
Le don est composé de décortiqueuses à graines humides de néré, d’un torificateur, d’un concasseur, d’une batteuse, d’un four à gaz et des séchoirs solaires.
Dans son intervention, le ministre a exprimé toute sa gratitude aux différents partenaires qui ont toujours apporté des appuis multiformes au pays pour une gestion durable des ressources forestières.
Il a aussi félicité tous les planteurs privés, les ONGs et la société civile dont l’engagement contribue à la reconstruction du couvert forestier du Togo.
« Le Togo ambitionne de porter la couverture forestière nationale à 25% d’ici 2025. Ce qui requiert non seulement des efforts de conservation et d’amélioration du potentiel actuel mais aussi une extension nette d’environ 50.000 hectares au cours de cette période », a-t-il souligné.
Cette vision, a poursuivi le ministre, « ne peut être réalisée qu’à travers un ensemble d’actions impliquant les administrations publiques, les collectivités territoriales et toutes les couches socioprofessionnelles intervenant dans la chaîne de production et d’exploitation et de commercialisation des ressources forestières ».
« Ces matériels permettront aux bénéficiaires d’aller plus vite, plus rapidement et plus sainement dans leurs productions », a pour sa part souligné Djiwa Oyétoundé (représentant de la FAO).
« Les produits comme le karité et le miel, le néré ont leur importance sociale, économique et environnementale du pays. Raison pour laquelle la FAO accompagne le gouvernement pour promouvoir en dehors du bois qu’on peut avoir dans les forêts, tous les produits forestiers non ligneux de manière à ce que la forêt donne tout son potentiel », a-t-il ajouté.
La gestion durable des ressources naturelles constitue l’une des priorités du gouvernement togolais au regard du rôle des forêts dans la lutte contre les changements climatiques, a appuyé Akakpo Edoh (préfet de l’Ogou).
Le secteur forestier aurait contribué au PIB à 18,32% en 2015 au Togo, selon des chiffres officiels. Par ailleurs, les forêts contribuent à la réduction des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et donc lutte contre les changements climatiques.
La valeur ajoutée de la filière des produits forestiers non ligneux (PFNL) est estimée à 1,76 milliards de FCFA. Les PFNL d’origine animale notamment les gibiers sont très commercialisés au Togo, soit 77,1%de la valeur totale des PFNL étudiés. FIN
D’Atakpamé, Victoire/Rédaction